jeudi 15 avril 2010

Pluie d'UFC!

L'UFC enchaîne les events, avec en parallèle le lancement de la série Ultimate Fighter où le prochain tueur de la catégorie middleweight va naître sous nos yeux ébahis (ou pas). 3 combats pour la ceinture en moins de 10 jours, ça ne rigole pas! Un résumé des combats les plus importants, par ordre à peu près chronologique.

Rousimar Palhares contre Tomasz Drwal (UFC 111)

45 secondes suffisent au Brésilien pour faire des dégâts sérieux sur les ligaments de son adversaire... Palhares sera sanctionné (90 jours de suspension il me semble) pour n'avoir pas relâché assez vite. Il a pourtant lâché le talon de son adversaire dès que l'arbitre était sur lui. On attend le jour où la commission athlétique aura autant de zèle pour les frappes sur les adversaires déjà KO... ça reste peu probable que l'UFC trouve en 90 jours quelqu'un capable de stopper Palhares!

Shane Carwin contre Frank Mir (UFC 111)

Mir confirme, peu après son second combat contre Lesnar, qu'il a comme un problème avec les adversaires surpuissants... Incapable de poser un problème à Carwin, un uppercut un peu explosif encaissé en clinch le sonne suffisamment pour l'exposer à la rafale qui suit. L'arbitre préfère éviter de devoir sortir un aspirateur pour sortir Mir de la cage et arrête les frais. Contrairement à la plupart des adversaires de Carwin, il aura quand même tenu plus d'une minute (presque quatre!). Si le match Carwin/Lesnar ne ressemblera sûrement pas à un championnat du monde de jiu-jitsu brésilien, on peut se demander si l'un des deux ne passera pas en travers de la cage!

Georges Saint-Pierre contre Dan Hardy (UFC 111)

Si Dan Hardy est un être humain, donc par définition incapable de faire quoi que ce soit contre les takedowns de GSP, le Québécois a probablement été surpris par le niveau de son adversaire! La victoire de Saint-Pierre est large et méritée, mais l'Anglais, au sol en particulier, montre un niveau insoupçonné et tient très largement jusqu'à la décision, sans jouer la défense loin de là, résistant même de façon assez surréaliste à des tentatives de soumission très avancées. Josh Koscheck faisait le malin il n'y a pas longtemps à se plaindre qu'Hardy combattait pour le titre et pas lui... le résultat risque de ne pas lui plaire s'ils s'affrontent un jour.

Roy Nelson contre Stefan Struve (Fight Night 21)


Ni les 30 centimètres de différence de taille, ni la série de 3 victoires consécutives de Struve n'empêchent Nelson, vainqueur de la dernière saison de TUF, de l'étaler en 40 secondes sur un crochet. Un poids lourds avec lequel il va falloir compter, en attendant un test plus relevé.

Takanori Gomi contre Kenny Florian (Fight Night 21)

Drôle de cadeau de bienvenue à l'UFC pour Gomi : Kenny Florian, si honoré soit-il d'affonter l'ancien champion du Pride, est en pleine forme en ce moment, comme Clayton Guida a pu en témoigner douloureusement. Offensif debout et au sol, avec une cadence qui ne ralentit pas, "Kenflo" est un des plus dangereux de la catégorie, peut-être même le plus dangereux derrière le champion. Et en effet, ni la boxe explosive du Japonais ni son niveau en lutte ne lui permettront de passer la barrière de jabs de son adversaire, qui après l'avoir épuisé finira par l'étrangler au troisième round. Gomi reste en ce moment le meilleur représentant du pays du soleil levant à l'UFC, et son prochaine adversaire risque une séance express de chirurgie esthétique au marteau.

Phil Davis contre Alexander Gustaffson (UFC 112)

Davis se prend pour Velasquez avec une démonstration de lutte spectaculaire et étrangle en toute fin de round un adversaire qui n'aura pas eu l'occasion de faire grand chose. Pas très satisfait de sa performance car il a raté son premier takedown, bonne chance à celui qui va tomber sur lui quand il aura progressé!

Mark Munoz contre Kendall Grove (UFC 112)

Dominé sur tous les plans au premier round, Munoz nous donne une belle leçon de persévérance : un coup de poing armé debout sur Grove au sol renversera brusquement la situation, suivi d'un ground'n'pound assez violent pour qu'on s'attendre presque à voir la tête de Kendall Grove se transformer en puzzle 500 pièces. Seul Matt Hamill a déjà stoppé Munoz, et il a changé de catégorie de poids. Avis aux amateurs...

Matt Hughes contre Renzo Gracie (UFC 112)

L'idée est bonne d'inviter deux grands grapplers à se foutre sur la gueule pour le premier UFC organisé à Abu Dhabi, la capitale du grappling sans kimono. Mais est-ce qu'il fallait vraiment exhumer ces deux là? Difficile de croire que ce combat n'a pas été organisé par Romero, d'autant qu'on aura bien affaire à des zombies qui marchent et pas à des zombies qui courent. Et le combat n'ira même pas au sol... Au troisième round, alors que les gardes des deux adversaires sont tellement basses qu'on se demande s'ils ne vont pas finir par marcher sur les mains, les low-kicks de Hughes finissent par avoir raison de Renzo, qui sera achevé sur une série de crochets. Il ne se formalisera même pas, c'est dire sa motivation...

Frankie Edgar contre BJ Penn (UFC 112)

Grande prudence des deux côtés, les poings partent vite et sont pour la plupart esquivés, les amenées au sol (sauf une de Edgar... au 5ème round, et pour pas longtemps) et les coups de pieds ne passent pas. Difficile de dire sur quoi les juges ont bien pu se baser pour départager, toujours est-il que la ceinture change de mains... Frankie Edgar emporte le titre poids légers sur décision unanime et Penn, dégoûté, s'en va avant même d'être interviewé. Il parlait déjà d'une revanche rapide le lendemain, Shogun et Machida auraient lancé une mode?

Demian Maia contre Anderson (UFC 112)

Remplaçant de Sonnen qui ne peut pas remplacer Belfort qui a un souci d'épaule, Demian Maia semble avoir encore moins de chances de gagner que les adversaires précédents d'Anderson Silva, qui combat pour sa 7ème défense de titre (!!!) et sa 11ème victoire consécutive à l'UFC. Son pieds-poings s'améliore, mais vu son adversaire c'est presque anecdotique. Il a gagné le championnat du monde de JJB et même le tournoi d'Abu Dhabi en 2007, mais encore faut-il réussir à amener Silva au sol, et d'ailleurs il y est plutôt à l'aise, il a même étranglé Dan Henderson! Pourtant, sans pour autant l'emporter, Maia va dûrement maltraiter le mythe Anderson Silva. Il semble pourtant ridicule dans les trois premiers rounds : le champion semble toucher à volonté et fait des démonstrations de capoeira, de karaté shotokan, et même de catch en passant tout le 3ème round à demander avec de grands gestes à Maia d'attaquer mieux que ça. En effet, les amenées au sol ne passent pas, et le challenger n'arrive même pas à s'approcher suffisamment pour envoyer ses poings. Pourtant, Silva sera amorphe à partir du 4ème round, les les provocations de Maia prouveront bien que les singeries du 3ème round servaient surtout à masquer un manque d'inspiration et de cardio. Au 5ème round, un oeil fermé, Maia donne toute l'énergie qui lui reste et arrivera même à passer quelques crochets. Dana White, enragé par le comportement de Silva, serait même allé pourrir son promoteur entre le 4ème et le 5ème round, et a parlé de passer dans les combats hors pay-per-view sa prochaine défense de titre. Silva conserve sa ceinture (3 rounds gagnés sur 5, le calcul est hélas facile) sous les sifflets et présente ses excuses au public en promettant de faire mieux la prochaine fois.