vendredi 27 février 2009

K-1 World Max Japan GP


Le 23 février avait lieu le championnat du Japon de K-1 - de 70 kilos, avec à la clef une place en championnats du monde (d'où l'absence dans le tournoi de certains combattants comme Sato ou Masato qui sont qualifiés d'office ou presque). Résumé du tournoi, sans les superfights parce que j'ai la flemme ^^

Quart de finale 1: HAYATO VS NAGASHIMA

Dès les premières secondes les poings de Nagashima s’abattent avec précision sur le corps et le visage de Hayato, qui mettra un moment avant de se ressaisir et de lever les genoux, provoquant presque immédiatement une coupure qui lui permettra de récupérer. Les échanges seront plus variés et équilibrés sur la suite du round, avant qu’un direct de Nagashima ne passe en travers du menton d’Hayato sur le contre d’un crochet. Hayato se relève, mais son adversaire repart comme au début du round, décidé à lui offrir un second voyage au tapis. Le temps de se ressaisir, Hayato répond sur le même ton à un adversaire qui touche mais ne semble plus avoir de jus. La coupure de Nagashima s’est rouverte au moment où le round s’arrête.
Le second round s'ouvre sur un coup de pied aux parties subi par Nagashima, mais il se remet en quelques secondes. Le vainqueur du premier round se décide à sortir les jambes, juste assez pour faire diversion: un timide low-kick jambe avant lui permet d’envoyer à nouveau Hayato, maintenant contraint au KO pour une chance de victoire, au tapis sur un crochet. Le KO aura d’ailleurs lui très peu de temps après, mais sera subi et non infligé par Hayato: sa tentative de coup de genou sauté sera contrée par un direct du droit, Nagashima gagne par TKO

Quart de finale 2:TATSUJI CONTRE YAMAMOTO

Yamamoto entame le round en attaquant avec ses jambes, les poings en garde de la tortue pour éviter de subir les contres. Tatsuji contourne le problème, au propre et au figuré, avec des crochets au corps qui soit passent soit ouvrent la garde, permettant d’attaquer au visage. La garde de la tortue est transformée en journée portes ouvertes. Si les low-kicks de Yamamoto claquent bien, ses middle-kick semblent surtout laisser des ouvertures à des contres. Lorsqu’il se décide à sortir ses poings les attaques passent beaucoup mieux, mais la plupart du temps Yamamoto fait plutôt office de cible. Il va d’ailleurs terminer le round en encaissant plusieurs crochets de suite.
Le deuxième round montre un Yamamoto bien plus offensif, mais la différence de niveau est toujours aussi nette et il devient visible que les poings de Tatsuji commencent à lui faire mal, jusqu’à ce qu’un backfist ne passe soudainement, plein pot, faisant une seconde tituber celui qui avait un net avantage. Tatsuji, cependant, plie mais ne rompt pas, et Yamamoto, s’il n’est pas ralenti par la volée de poings qui s’abat sur lui depuis 6 minutes, retourne quand le gong sonne dans son coin pour récupérer avant un troisième round qui s’annonce mal.
Yamamoto entame cette dernière reprise en renouvelant sa stratégie du premier round, avec plus de succès car, si malheureusement pour la cuisse (entre autres) de Tatsuji ses jambes partent aussi vite et fort qu’au début du combat, son adversaire n’a plus le timing pour gêner et contrer les attaques. Les poings de Tatsuji touchent toujours au corps et au visage, mais Yamamoto ne s’en préoccupe pas et continue d’abattre ses jambes sur son adversaire, passant même un high kick jambe avant. Le round s’achève sur un échange de coups de poings engagé, mais personne n’obtiendra le down qui aurait clairement pu départager. Un juge donne la victoire finale à Yamamoto, les deux autres considère qu’il y a égalité, donnant lieu à un quatrième round où le mental aura sans doute un poids non négligeable.
Yamamoto se décide enfin à ne pas prendre tous les coups de poings de son adversaire: s’il attaque toujours avec ses jambes, il se maintient à distance prudente, et contre-attaque lorsque la distance le contraint aux échanges de poings. Il abat de nombreuses fois son tibia sur la cuisse de son adversaire, et passe deux fois son high kick jambe avant, mais c’est sur un jab en contre qu’il obtiendra le knock down qui lui fait gagner sa place en demi-finales.

Quart de finale 3:HINATA CONTRE KIDO

Kido passera la plupart du round dans le coin à subir les attaques enthousiastes de son adversaire, qui tente de passer pieds et poings en force. Peu d’attaques de Hinata vont effectivement toucher, mais Kido semble tout de même amorphe. Ce n’est que 45 secondes avant la fin du round, lorsqu’un de ses coups de genou sautés mettra Hinata sur les fesses (compté comme une glissade), qu’il se décidera à contre-attaquer plus systématiquement. Son adversaire semble soudain beaucoup moins à l’aise.
Hinata subit un knock down dans la première minute du deuxième round (coup de genou au visage suivi de crochets), mais ne se décourage pas. Le round se poursuivra sur des échanges violents sans qu’un des combattants ne se démarque vraiment.
La troisième reprise ressemble aux deux premières, dans un style statique où Hinata se poste à distance pour envoyer ses attaques que Kido tente de contrer. Il faut attendre les trente dernières secondes pour voir Kido se jeter sur son adversaire, qui lui fait comprendre explicitement qu’il a de quoi le recevoir.
Un juge donne Kido vainqueur, les deux autres ont besoin d’un round supplémentaire pour départager les deux adversaires.
Kido se montre plus offensif, ce qui dérange son adversaire et son style statique. Décision unanime pour Kido à l’issue de l’extra-round.

Quart de finale 4:OLOGUN CONTRE KOHIRUIMAKI

Ologun démarre avec un point de retard car il n’a pas pu descendre sous la limite de poids. Beaucoup d’accrochages dans ce combat, remporté finalement sur décision (2-0) par Kohiruimaki.

Demi-finale 1:NAGASHIMA CONTRE YAMAMOTO

Un premier round dominé par un Nagashima très mobile qui attaque principalement avec ses poings et varie les angles de frappe. Il lèvera aussi les genoux à 30 secondes de la fin, et Yamamoto échappera de justesse à un knockdown en encaissant un crochet à la dernière seconde.
Peut-être réveillé par le crochet, Yamamoto entame le deuxième round avec une agressivité qui lui réussit, même si Nagashima reste largement dans le combat. Un contre enverra tout de même Nagashima au tapis, lui mettant la pression pour le 3ème round. Décidé à rattraper son retard aux points, il se lancera poings en avant dans des échanges dans lequel il dépense toute son énergie… ce qui diminue considérablement sa défense quand son adversaire est encore debout au bout des 30 secondes qu’aura duré la charge. C’est cependant une coupure qui date du premier combat et saignant trop abondamment qui le privera sur arrêt médical e la victoire et d’une place en finale, le genre de fin qui ne satisfait pas grand monde.

Demi-finale 2:KIDO CONTRE KOHIRUIMAKI

Le premier round démarre sur des échanges à distance, Kohiruimaki prudent touchant peu mais évitant la totalité des attaques. Les échanges vont radicalement s’intensifier à 20 secondes de la fin, quand Kido aura fini par réussir à frapper Kohiruimaki alors bloqué dans le coin du ring. La riposte ne se fait pas attendre, mais le gong sonne pour séparer les combattants.
Kohiruimaki, toujours aussi remonté au départ du deuxième round, envoie pieds et poings sur son adversaire à une cadence soutenue, lui infligeant en une minute les deux voyages au tapis nécessaires pour gagner le combat. Un coup de genou au visage est passé pendant l’un des knockdowns alors que Kido était déjà au tapis, mais l’action échappe à l’arbitre et personne ne proteste.

Finale:KOHIRUIMAKI CONTRE YAMAMOTO

Bien qu’ayant déjà un nombre conséquent de rounds dans les jambes, les deux combattants ne font pas dans l’économie lors de ce premier round. Pas d’observation, pas d’attitude défensive, les poings (et un peu le reste aussi) partent. Kohiruimaki creuse l’écart quand il sort les genoux, qui vont partir très haut et d’abattre une dizaine de fois sur le visage de Yamamoto qui finira au tapis mais réussira à se relever après un décompte de 8.
Le second round voit Yamamoto avancer sur un adversaire qui se contente de reculer, les bras le long du corps… mais accroche dès qu’il en a l’occasion pour sortir les genoux, et enchaîne les crochets dès que l’autre ralentit. Kohiruimaki passe plusieurs attaques plutôt puissantes dominant très largement ce deuxième round. A moins d’un KO, Yamamoto ne représentera pas le Japon lors du championnat du monde. Cela semble toutefois compromis, d’autant que Kohiruimaki ne semble pas contre l’idée de terminer le combat avant la limite de temps, avec notamment une tentative de high kick qui ne passe pas loin. Pourtant Yamamoto ne se décourage pas, et sa ténacité est récompensée par un direct qui ne provoque pas le KO nécessaire mais un knock down qui reste bienvenu. Restent deux minutes à tenir debout pour Kohiruimaki, pas grand-chose à l’échelle d’un tournoi mais deux minutes, ça peut être très long. Il ne fait toutefois pas le pari dangereux de rester défensif. Pourtant, malgré pied, poings et genoux qui percutent son visage, Yamamoto reste debout et continue d’envoyer directs et crochets, dans un style qui n’est pas sans rappeler celui de Cyril Abidi. Les deux minutes finissent par passer, et la décision va logiquement à Kohiruimaki, mais il ne paraît pas aberrant de dire qu’il y a deux vainqueurs dans ce combat, même s’il n’y a qu’une seule place pour le Grand Prix.

vendredi 13 février 2009

Toujours officiellement invincible


Le 24 janvier 2009, le Russe Emelianenko Fedor remettait en jeu son titre officieux d'homme le plus fort du monde pour le championnat poids lourds de l'organisation Affliction contre Andreï Arlovski. Une défaite de cet extra-terrestre, sorti de nulle part avec une polyvalence et un calme surhumains, modifierait le visage de la planête MMA, d'autant que ce soir à priori rien de bien terrible sur le papier pour quelqu'un qui l'a emporté sur Cro Cop, Nogueira, Tim Sylvia, Mark Coleman, ... Arlovski et son nouvel entraîneur de boxe semblent pourtant bien sûrs d'eux et répètent dans les interviews que le combattant de la Red Devil n'est pas si bon que ça en boxe anglaise (ils auraient mieux fait de le dire plus tôt, car ses adversaires précédents n'avaient pas l'air d'être au courant) et qu'il est probablement affaibli mentalement par sa défaite récente en Sambo.

Si ces arguments peuvent faire sourire, le début du combat paraît leur donner raison. Les jabs et les low-kicks passent et, si Fedor est toujours aussi imperturbable qu'à son habitude, il ne semble pas trouver de solution. Les crochets par dessus la garde, compromis par la différence de taille, ne passent effectivement pas. Le Russe parvient à adosser son adversaire contre la corde pour pouvoir l'accrocher et tenter une projection, mais malgré son niveau dans ce domaine (titres internationaux en judo et sambo) ça ne passe pas non plus. Arlovski, moins calme que son adversaire, se laisse emporter par la situation. Après avoir poussé son adversaire dans l'angle avec un front kick, il a l'idée dangereuse de tenter un coup de genou sauté, qui en plus de laisser des ouvertures rompt la distance de combat qui lui était si favorable. Fedor ne lui laissera pas le luxe de faire une deuxième erreur. Son poing percute le menton du Biélorusse qui atterrira face contre terre.

Ce n'est donc pas Arlovski qui entrera dans l'histoire du MMA en détruisant l'aura d'invicibilité de Fedor. Vainqueur de son propre combat plus tôt dans la soirée, Josh Barnett est le prochain adversaire le plus plausible. Expérimenté (29 combats dont une victoire sur Rodrigo Nogueira et une autre par soumission sur l'imposant frère de Fedor) et pouvant s'ennorgueillir d'un haut niveau en lutte, l'Américain est certes en mesure d'offrir un combat intéressant, mais un affrontement contre Couture (même s'il sort d'une défaite) ou encore Frank Mir (qui a fait l'exploit de mettre Nogueira KO) serait plus légitime pour un statut d'homme le plus fort du monde.