samedi 6 février 2010

Strikeforce strikes hard

D'accord le titre n'est pas original, mais en attendant le combat de papis programmé pour ce soir à l'UFC 109, les promoteurs du Strikeforce (organisation rivale de l'UFC qui a l'arme ultime -commercialement et pendant un combat- Fedor mais, contrairement à Affliction -RIP-, n'a pas QUE Fedor) nous ont offert une belle soirée (que je résume super en retard pour changer) Bobby Lashley contre Wes Sims Wes Sims, apparemment très fier de son allonge, pense que ça va suffire pour l’emporter sur le très bodybuildé Bobby Lashley. Il sera contredit une amenée au sol plus tard : les poings de l’ancien catcheur s’abattent sur la tête de Sims qui en bloque peu même depuis la garde… Sims a la mauvaise idée de donner son dos… comme prévu les choses ne s’arrangent pas. Voyant que non seulement il ne bloque rien mais en plus encaisse mal, l’arbitre préfère arrêter les frais. Wes Sims s’énerve et proteste… tout le monde y croit. Rien n’a encore prouvé que Lashley était un adversaire légitime pour Fedor, mais il faudra un autre adversaire pour prouver le contraire! Robbie Lawler contre Melvin Manhoef Lawler a certes déclaré qu’il n’était pas plus inquiété que ça par le pieds-poings de Manhoef du moment qu’il levait sa garde, et est réputé pour aimer échanger, mais la seule stratégie non surréaliste pour battre quelqu’un qui a pu emmerder Bonjasky dans les règles du kick et qui frappe aussi fort en grond'n’pound que debout semble quand même être de le mettre sur le dos. Une stratégie qui paraît confirmée quand le combat se déroule en fausse garde (plus pratique pour les single-leg) et qu’on voit Matt Hughes dans le camp de Lawler. Pas spécialement intimidé, le Hollandais ne fait pas beaucoup d’efforts pour dissimuler sa stratégie de faire baisser la garde à son adversaire : middle et low-kicks sont envoyés en force, et low-kicks tout court quand la jambe de l’Américain semble sérieusement touchée. Mais même s’il boîte et que chaque low-kick encaissé fait partir sa jambe tellement haut qu’on se demande comment elle ne se décroche pas, Lawler parvient à garder sa garde suffisamment haute pour que les tentatives d’en finir avec crochets et uppercuts n’aboutissent pas. Alors qu’il plie de plus en plus et ne rompt toujours pas, Manhoef, ce qui est plutôt excusable contre un adversaire qui ramasse tellement qu’on se prépare à le sortir de la cage avec une pelle et une balayette, se précipite un peu trop : dans une magnifique inversion des rôles, Lawler contre et foudroie son adversaire, qui est au tapis avec les yeux dans le vise après un seul crochet encaissé. L’Américain boîte beaucoup, mais son adversaire est inconscient. Victoire splendide et indiscutable, remportée dans la douleur. Nul doute que Manhoef, qui progresse entre chaque combat même quand il gagne, reviendra plus fort. En attendant, on attend avec impatience de voir Lawler refaire ce type d’exploits! Hershel Walker contre Greg Nagy Celui qui a fait le pari de boire un verre à chaque fois que les commentateurs rappelaient qu’Hershel Walker avait 47 ans a de fortes chances d’être en coma éthylique avant la fin du combat. Il faut dire que c’est à peu près ce qu’il y avait de plus passionnant… Ce combat entre une ex-star de la NFL et un inconnu au palmarès d’une victoire une défaite avait de quoi refroidir le public après le mémorable Manhoef/Lawler (un peu comme regarder Derrick après Battle Royale)… Nagy sursaute à chaque fois qu’il encaisse un low kick lent et téléphoné de Walker, puis se fait amener au sol où l’ancien footballeur américain tente avec plus ou moins de succès de toucher. Une tentative de clef de talon et de clef de bras de Nagy seront les seuls moments où il donnera l’impression de faire quelque chose. Quand l’arbitre arrête les frais au troisième round alors que Walker, assis sur le dos de son adversaire, le frappe… sur l’épaule, on ne sait pas bien si c’est par compassion pour Nagy ou pour le public, mais aucune des parties concernées ne regrettera de ne pas avoir vu la suite. Cristiane Santos contre Marlos Coenen Première défense, pour la Brésilienne, de son titre gagné de façon explosive contre Gina Carano. Face à elle, la Hollandaise Marlos Coenen vient à l’origine du judo, mais venant de la Golden Glory (Schilt, Die Faust, …) il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour son pieds-poings (même si on a du mal à l’imaginer s’entraîner avec Heath Herring). Santos prouvera pourtant que son titre est mérité : jusqu’au bout Coenen innove et ne lâche rien, mais le déroulement du combat reste le même. Les échanges en boxe sont dominés par la Brésilienne, son adversaire tente une projection qui est contrée, Santos frappe un peu en grond’n’pound, se relève, et ça repart . Au troisième round, une série de frappes de la championne debout sur son adversaire au sol contraint l’arbitre à mettre fin aux hostilités. Un titre conservé et mérité pour une performance irréprochable. La prochaine défense devrait être contre Erin Toughill, qui a battu Coenen en 2004 et qui est sur 4 victoires consécutives. A noter aussi que le Strikeforce devrait ajouter une deuxième catégorie féminine… On ne peut que les féliciter et espérer (on peut rêver) que l’UFC et le Dream auront la bonne idée de les copier. Nick Diaz contre Marius Zaromskis Le champion du Dream affronte le champion du Strikeforce. Mais si Zaromskis est sur 3 victoires consécutives (sur high kick au premier round quand même!), il n’a pas accroché à son palmarès des noms comme Lawler, Frank Shamrock... ou Gomi (même si cette victoire reste officieuse à cause d‘un contrôle positif au cannabis, mais perso je trouve ça encore plus fort de battre Gomi en étant high)! Pas de période d’observation dans ce main event : en 15 secondes les poings ont déjà touché de part et d’autres, mention spéciale à la charge en front kick du Lithuanien. Diaz tente un single leg, Zaromskis contre en s’appuyant contre la cage mais reçoit une vingtaine de coups de genou sur sa jambe d’appui. Nouveaux échanges en anglaise (enfin surtout en directs), l’allonge de l’Américain fait qu’il touche plus mais il tombe sur les fesses sur un contre au moment où on ne s’y attend pas (enfin surtout lui), sonné mais assez lucide pour contrer les coups qui auraient justifié que l’arbitre arrête le combat. Probablement lecteur de Hajime no Ippo, Diaz va maintenant copier la stratégie de Ryo Machiba et envoyer un barrage d’attaques avec son poing avant pour prendre moins de risques, assaisonnés avec quelques directs de l’autre poing (pas de « chopping raïto », trop petit) mais seulement quand ça ne craint rien. Zaromskis est cette fois le seul à en prendre plein la tête, et après avoir vaillamment titubé un moment finira par se faire achever sur un jab à 30 secondes de la fin du premier round. Pas le plus beau combat de la soirée car il y a de la concurrence, mais une bonne conclusion à un event qui confirme que le Strikeforce a bien de quoi emmerder Dana White.

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