jeudi 30 juin 2011
La minute Voici: Brett Rogers arrêté pour violence conjugale
Résumé de l'UFC on Versus 4 : Kongo revient en force!
Suite à un souci de dernière minute (taux de testostérone trop élevé suite à un traitement médical), Nate Marquart, qui après une dégringolade dans le classement middleweight s'apprêtait à faire des dégâts dans la catégorie en dessous, est éjecté de la soirée... et de l'UFC. Le feu d'artifices promis par l'affrontement entre Kongo et Barry devient donc main event.
Matt Mitrione contre Christian Morecraft
Mitrione a beau ne pas sembler avoir de gros point fort et ne pas avoir l'air très malin, 4 combattants ont échoué à lui faire ravaler son protège-dents depuis la fin de sa saison d'Ultimate Fighter. Christian Morecraft, qui vient de l'emporter sur Sean McCorkle qui avait fait des débuts plutôt corrects à l'UFC, a une opportunité de corriger le tir. Pas impressionné par la présence de Ray Sefo dans le coin de son adversaire, il envoie directs et crochets à un rythme conséquent mais ne peut pas trop s'approcher car le contre menace, et l'intérieur de sa cuisse se fait saupoudrer de low kicks. Ledit contre finit par passer : un crochet envoie Morecraft sur les fesses au bout d'une minute. Il se remet bien, et termine le round sur le même ton, mais plus le temps passe plus il ralentit (ce qui est excusable, il attaque constamment), et plus il prend de coups, et se fait une belle frayeur sur la fin : il s'en sort en gagnant du temps sur une saisie qui lui permet de mettre Mitrione sur le dos.
Mitrione démarre le second round avec le sourire, et ça se comprend. N'arrivant toujours pas à vraiment toucher debout, et les low kicks intérieurs commençant à se faire sentir, Morecraft tente et passe, en insistant, une amenée au sol. L'arbitre les relève rapidement, et ce qui devait arriver arrive : sur un enchaînement un peu plus puissant que les autres, Mitrione étale Morecraft. Mitrione, qui avait plutôt une réputation (assumée) de tête de con dans Ultimate Fighter, a le fair-play de ne pas poursuivre son adversaire au sol après l'avoir mis KO, c'est rare et il faut le noter. Bien obligés aussi d'admettre qu'il est plus technique qu'il n'en a l'air, pour voir ses limites l'UFC va devoir le faire passer au niveau supérieur.
Rick Story contre Charlie Brenneman
Sur une série de 6 victoires consécutives, dont de loin la plus impressionnante il y a 3 semaines contre Thiago Alves, Story affronte Charlie Brenneman, inférieur sur le papier, et surtout qui a accepté le jour même de remplacer le bien plus prestigieux Nate Marquart. Autant dire qu'à priori on souhaite que Brenneman soit récompensé de son courage par un gros chèque, car l'argent s'annonce gagné à l'issue d'une très mauvaise soirée.
On peut pourtant vite constater que Brenneman n'est pas venu faire le sac de frappe : ses poings parlent peu mais bien, et Story est très ennuyé par son niveau en lutte. A la fin du 1er round, Rick Story a pris des coups debout et au sol, s'est fait passer en garde latérale, et n'a jamais vraiment paru dangereux. Au 2ème round, il tente une belle guillotine mais passe la grande majorité du temps sur le dos, ce qui, c'est de notoriété publique, est une très mauvaise idée pour gagner sur décision à l'UFC. En effet, malgré un excellent 3ème round où Brenneman ne peut que se défendre contre différentes clefs, il perd effectivement sur décision unanime. Rick Story, dans sa course rapide vers le titre, glisse sur une peau de banane (en short jaune, en plus) qui s'appelle Charlie Brenneman : combattre 3 semaines après un tête à tête d'un quart d'heure contre Thiago Alves, c'était peut-être un peu ambitieux. Ça a en tout cas donné un coup de pouce bien mérité à son adversaire.
Cheikh Kongo contre Patrick Barry
Les meilleurs low-kicks et middle-kicks de l'UFC sont face à face, le spectacle est garanti. Barry doit se racheter de sa défaite contre Cro Cop après un combat peut-être pas assez acharné, mais il aura fort à faire devant quelqu'un qui, s'il est moins redoutable qu'avant, l'avait emporté sur le kickboxeur croate. Le combat commence bien pour Kongo, son allonge supérieure lui permet de passer des low-kicks que Barry a la mauvaise idée d'oublier de bloquer... jusqu'à ce que l'Américain, alors que Kongo se rapproche parce que son dos était trop près de la cage, envoie un crochet fulgurant qui pulvérise avec une précision impressionnante la tempe de son adversaire. Kongo reste mobile et fait des mouvements d'esquive mais prend la plupart des coups qui suivent, qui sont puissants. En se relevant, il prend un deuxième crochet, le frère jumeau du premier. Il s'écroule encore, mais l'arbitre n'arrête pas le combat. Alors que Barry s'avance pour en finir, c'est lui qui prend un crochet, puis un autre, mais lui ne se relèvera qu'un certain temps après... Un combat magnifique, et à l'image de la carrière récente de Cheick Kongo : il dominait la catégorie, a subi deux grosses défaites à la suite, et sa remontée (plutôt inattendue puisque -comme la plupart des gens- il ne rajeunit pas) semble maintenant bien engagée. L'arbitre a aussi du mérite, en prenant la décision, qui ne s'imposait vraiment pas, de laisser le combat continuer même quand Kongo a été durement touché la deuxième fois. La suite lui a donné raison : le combat n'était pas fini!
mardi 21 juin 2011
Résumé du StrikeforceGP épisode 2 : une "finale prématurée" décevante
Après une longue absence due non pas au bac mais aux partiels (compassion au passage pour ceux qui ont du passer 4 heures à se demander si on pouvait prouver une hypothèse scientifique), me revoilà pour la suite attendue depuis maintenant un certain temps du tournoi poids lourds du Strikeforce : qui rejoindra Antonio Silva et Kharitonov en quarts de finales?
Chad Griggs VS Valentijn Overeem
Le frère d'un des gros favoris du tournoi va avoir fort à faire, avec son nombre de défaites presque aussi élevé que le nombre de victoires, pour ne pas être le 11ème combattant à succomber avant la limite à Chad Griggs.
Au bout d'une minute, Griggs passe une belle projection et arrive en demi-garde. Après une tentative de kimura sans enthousiasme, il lâche et frappe – fort. Overeem abandonne officieusement en tournant le dos, puis officiellement en tapant. Si personne ne niera le niveau de l'Américain, espérons que le cadet Overeem offrira une meilleure performance plus tard dans la soirée.
Daniel Cormier VS Jeff Monson
Dès les premières secondes, Cormier montre d'ailleurs qu'il ne lui vient pas à l'idée qu'il pourrait être mis sur le dos, en balançant un high kick. Le round se passera en effet debout. Le style prudent de Cormier lui permet de toucher régulièrement, de plus en plus fort, laissant en particulier deux grosses coupures à Monson sur des coups de coude en clinch. Au deuxième round, le lutteur accélère mais perd en précision. Quand il prend son temps, Monson se transforme en sac de frappe, même si rien de décisif ne touche. Même si une ou deux fois ça ne passe pas loin, Cormier ne parvient pas à endormir le Marchand de sable, qui tente, en désespoir de cause, quelques amenées aux sol vraiment pas crédibles au 3ème round. Une décision sans surprise en faveur de Daniel Cormier, qui a fait l'inventaire d'un arsenal pieds-poings plutôt complet.
KJ Noons VS Jorge Masvidal
Contre toute attente, Noons boxe mieux au début du 2ème round (son entraineur saura quoi faire la prochaine fois...). Mais ça ne dure pas longtemps : une amenée au sol plus tard, Masvidal entreprend de lui couper la tête en deux avec ses coudes. De retour debout, c'est encore Masvidal qui a l'avantage en boxe. Et s'il finit le round sur le dos suite à un échange maladroit en lutte, c'est plus le sang que les coups de son adversaire qui lui tombent dessus. Si la prudence interdit pour l'instant de prédire l'issue du combat, on sait déjà, en voyant le visage de Noons qui ressemble de plus en plus à celui d'Elephant Man, que le pharmacien le plus proche va faire fortune en vente d'aspirines. Masvidal commençant à sentir la fatigue, le dernier round est moins spectaculaire, mais rien de ce qui s'y passe ne peut justifier de renverser la décision en faveur de Noons.
Josh Barnett contre Brett Rogers
Si le combat entre Werdum et Overeem est souvent évoqué comme un combat entre frappeur et grappler, c'est en fait plus le cas pour celui-ci: Barnett est réputé pour ses projections spectaculaires et, entre autres, ses clefs de cheville, alors que les directs lourds de Rogers sont pour beaucoup dans son ascension éclair. Et les deux combattants ont de mauvais souvenirs à faire oublier à leur public : Barnett, contrôlé positif aux stéroïdes (pas pour la première fois), avait fait par un effet de dominos tout l'event où il devait affronter Fedor. Moins grave, mais décevant, Rogers vient de subir une défaite éclair contre Overeem dans un combat où sa stratégie semblait surtout consister à prier.
Malgré la tentative de Rogers de s'accrocher au sommet de la cage, il ne lui faut que 40 secondes pour se retrouver sur le dos, passé en garde latérale. Barnett a tout son temps et le prend, passe tranquillement à cheval en laissant son adversaire se débattre et se fatiguer. C'est le gong qui libérera Rogers, qui aura encaissé quelques coups mais pas trop, alors que Barnett était très très prudent (limite paresseux) sur les tentatives de clef.
Surprise, Rogers, dont les jabs étaient en effet un peu lents, mange un crochet au début du deuxième round et a l'idée, aussi mauvaise qu'inattendue, de tenter une projection : le revoilà sur le dos, cette fois en 20 secondes, avec Barnett à cheval sur lui et après avoir pris un coup. Une erreur technique plus tard, Rogers tape sur un étranglement (triangle avec les bras) et subit sa troisième défaite consécutive, continuant d'égratigner sa belle success story (les commentateurs ne se lassent pas de rappeler qu'il était payé pour changer des pneus il n'y a pas si longtemps) qui si elle reste admirable ne tient plus vraiment du compte de fées.
Barnett rejoint brillamment Kharitonov pour un gros test, qui sera sûrement une autre opposition frappeur contre grappler.
Alistair Overeem contre Fabrizio Werdum
Werdum a battu Overeem au Pride il y a 5 ans. Depuis, Overeem terrifie tout le monde avec ses frappes, avec lesquelles il fait de gros dégâts même au K-1, et a beaucoup travaillé son grappling. Werdum, de son côté, a battu Fedor... en moins de 2 minutes. C'est sur le papier, et de loin, le plus relevé des quarts de finale, très largement digne d'une finale. On peut presque parler de dream fight, puisqu'on a le champion K-1 (et champion en titre du Strikeforce) contre le champion ADCC de sa catégorie.
Werdum, s'il tente assez tôt d'aller au sol, ne semble pas si intimidé debout et passe même le premier coup de genou. Après une tentative ratée, il fait signe en rigolant à Overeem de le suivre... sans surprises, le Hollandais décline l'invitation. Les tentatives (très) répétées finissent par payer : quelques low kicks passés et un coup de genou au corps encaissé plus tard, le Brésilien parvient cette fois-ci à saisir son adversaire (dans une butterfly guard qui s'annonce difficile à garder longtemps...) quand il se laisse tomber sur le dos. Ça dure au moins une demi-seconde, avant de repartir debout. La seconde amenée au sol, du même genre, montre qu'Overeem a l'air d'avoir beaucoup travaillé les sorties de garde pour se relever. Werdum n'aura droit qu'à 10 secondes de sol sur la fin. S'il a été un peu relou à se mettre tout seul sur le dos à répétition, le round devrait quand même lui revenir : il a beaucoup plus touché, en particulier en low-kicks, Overeem traîne pour se décider à boxer vraiment.
Plus d'action au 2ème round, mais là encore c'est Werdum qui touche le plus, même s'il prend un gros coup de genou au corps. Overeem confirme qu'il sait bien se relever quand il parvient, tombé sur le dos, à empêcher son adversaire de verrouiller sa position. Après un clinch qui s'est mal passé pour lui, et une énième fois où Werdum s'est mis tout seul sur le dos mais a semblé vraiment fatigué au moment de se relever, le Hollandais commence à sortir les crochets, et cogne fort. Il a d'ailleurs l'air d'estimer qu'il a fait des dégâts, ou que Werdum est vraiment épuisé, puisqu'il l'accompagne au sol peu après. Difficile de désigner un vainqueur à ce round, mais la balance devrait plutôt pencher en faveur d'Overeem qui a passé des gros coups (crochets et genoux). La suite ne s'annonce pas vraiment bien pour le Brésilien qui, épuisé, a l'air d'être au moins au 20ème round, et qui au sol est bien moins décisif que contre Fedor.
Les directs de Werdum passent plus souvent au 3ème round, et Overeem passe plus de temps au sol mais sans paraître être en danger. Le round se termine sur une tentative de clef de genou qu'il faut beaucoup d'imagination pour trouver dangereuse. Si les frappes de Werdum n'ont pas fait beaucoup de dégâts, c'est quand même lui qui a le plus touché sur l'ensemble du combat. Il doit toutefois espérer que sa fatigue apparente et ses roulades presque constantes n'ont pas paru trop suspectes aux juges. Mais c'est le cas, et Antonio Silva est rejoint par un Alistair Overeem qui n'a pas vraiment mérité sa victoire.