Après une longue absence due non pas au bac mais aux partiels (compassion au passage pour ceux qui ont du passer 4 heures à se demander si on pouvait prouver une hypothèse scientifique), me revoilà pour la suite attendue depuis maintenant un certain temps du tournoi poids lourds du Strikeforce : qui rejoindra Antonio Silva et Kharitonov en quarts de finales?
Chad Griggs VS Valentijn Overeem
Le frère d'un des gros favoris du tournoi va avoir fort à faire, avec son nombre de défaites presque aussi élevé que le nombre de victoires, pour ne pas être le 11ème combattant à succomber avant la limite à Chad Griggs.
Au bout d'une minute, Griggs passe une belle projection et arrive en demi-garde. Après une tentative de kimura sans enthousiasme, il lâche et frappe – fort. Overeem abandonne officieusement en tournant le dos, puis officiellement en tapant. Si personne ne niera le niveau de l'Américain, espérons que le cadet Overeem offrira une meilleure performance plus tard dans la soirée.
Daniel Cormier VS Jeff Monson
Dès les premières secondes, Cormier montre d'ailleurs qu'il ne lui vient pas à l'idée qu'il pourrait être mis sur le dos, en balançant un high kick. Le round se passera en effet debout. Le style prudent de Cormier lui permet de toucher régulièrement, de plus en plus fort, laissant en particulier deux grosses coupures à Monson sur des coups de coude en clinch. Au deuxième round, le lutteur accélère mais perd en précision. Quand il prend son temps, Monson se transforme en sac de frappe, même si rien de décisif ne touche. Même si une ou deux fois ça ne passe pas loin, Cormier ne parvient pas à endormir le Marchand de sable, qui tente, en désespoir de cause, quelques amenées aux sol vraiment pas crédibles au 3ème round. Une décision sans surprise en faveur de Daniel Cormier, qui a fait l'inventaire d'un arsenal pieds-poings plutôt complet.
KJ Noons VS Jorge Masvidal
Contre toute attente, Noons boxe mieux au début du 2ème round (son entraineur saura quoi faire la prochaine fois...). Mais ça ne dure pas longtemps : une amenée au sol plus tard, Masvidal entreprend de lui couper la tête en deux avec ses coudes. De retour debout, c'est encore Masvidal qui a l'avantage en boxe. Et s'il finit le round sur le dos suite à un échange maladroit en lutte, c'est plus le sang que les coups de son adversaire qui lui tombent dessus. Si la prudence interdit pour l'instant de prédire l'issue du combat, on sait déjà, en voyant le visage de Noons qui ressemble de plus en plus à celui d'Elephant Man, que le pharmacien le plus proche va faire fortune en vente d'aspirines. Masvidal commençant à sentir la fatigue, le dernier round est moins spectaculaire, mais rien de ce qui s'y passe ne peut justifier de renverser la décision en faveur de Noons.
Josh Barnett contre Brett Rogers
Si le combat entre Werdum et Overeem est souvent évoqué comme un combat entre frappeur et grappler, c'est en fait plus le cas pour celui-ci: Barnett est réputé pour ses projections spectaculaires et, entre autres, ses clefs de cheville, alors que les directs lourds de Rogers sont pour beaucoup dans son ascension éclair. Et les deux combattants ont de mauvais souvenirs à faire oublier à leur public : Barnett, contrôlé positif aux stéroïdes (pas pour la première fois), avait fait par un effet de dominos tout l'event où il devait affronter Fedor. Moins grave, mais décevant, Rogers vient de subir une défaite éclair contre Overeem dans un combat où sa stratégie semblait surtout consister à prier.
Malgré la tentative de Rogers de s'accrocher au sommet de la cage, il ne lui faut que 40 secondes pour se retrouver sur le dos, passé en garde latérale. Barnett a tout son temps et le prend, passe tranquillement à cheval en laissant son adversaire se débattre et se fatiguer. C'est le gong qui libérera Rogers, qui aura encaissé quelques coups mais pas trop, alors que Barnett était très très prudent (limite paresseux) sur les tentatives de clef.
Surprise, Rogers, dont les jabs étaient en effet un peu lents, mange un crochet au début du deuxième round et a l'idée, aussi mauvaise qu'inattendue, de tenter une projection : le revoilà sur le dos, cette fois en 20 secondes, avec Barnett à cheval sur lui et après avoir pris un coup. Une erreur technique plus tard, Rogers tape sur un étranglement (triangle avec les bras) et subit sa troisième défaite consécutive, continuant d'égratigner sa belle success story (les commentateurs ne se lassent pas de rappeler qu'il était payé pour changer des pneus il n'y a pas si longtemps) qui si elle reste admirable ne tient plus vraiment du compte de fées.
Barnett rejoint brillamment Kharitonov pour un gros test, qui sera sûrement une autre opposition frappeur contre grappler.
Alistair Overeem contre Fabrizio Werdum
Werdum a battu Overeem au Pride il y a 5 ans. Depuis, Overeem terrifie tout le monde avec ses frappes, avec lesquelles il fait de gros dégâts même au K-1, et a beaucoup travaillé son grappling. Werdum, de son côté, a battu Fedor... en moins de 2 minutes. C'est sur le papier, et de loin, le plus relevé des quarts de finale, très largement digne d'une finale. On peut presque parler de dream fight, puisqu'on a le champion K-1 (et champion en titre du Strikeforce) contre le champion ADCC de sa catégorie.
Werdum, s'il tente assez tôt d'aller au sol, ne semble pas si intimidé debout et passe même le premier coup de genou. Après une tentative ratée, il fait signe en rigolant à Overeem de le suivre... sans surprises, le Hollandais décline l'invitation. Les tentatives (très) répétées finissent par payer : quelques low kicks passés et un coup de genou au corps encaissé plus tard, le Brésilien parvient cette fois-ci à saisir son adversaire (dans une butterfly guard qui s'annonce difficile à garder longtemps...) quand il se laisse tomber sur le dos. Ça dure au moins une demi-seconde, avant de repartir debout. La seconde amenée au sol, du même genre, montre qu'Overeem a l'air d'avoir beaucoup travaillé les sorties de garde pour se relever. Werdum n'aura droit qu'à 10 secondes de sol sur la fin. S'il a été un peu relou à se mettre tout seul sur le dos à répétition, le round devrait quand même lui revenir : il a beaucoup plus touché, en particulier en low-kicks, Overeem traîne pour se décider à boxer vraiment.
Plus d'action au 2ème round, mais là encore c'est Werdum qui touche le plus, même s'il prend un gros coup de genou au corps. Overeem confirme qu'il sait bien se relever quand il parvient, tombé sur le dos, à empêcher son adversaire de verrouiller sa position. Après un clinch qui s'est mal passé pour lui, et une énième fois où Werdum s'est mis tout seul sur le dos mais a semblé vraiment fatigué au moment de se relever, le Hollandais commence à sortir les crochets, et cogne fort. Il a d'ailleurs l'air d'estimer qu'il a fait des dégâts, ou que Werdum est vraiment épuisé, puisqu'il l'accompagne au sol peu après. Difficile de désigner un vainqueur à ce round, mais la balance devrait plutôt pencher en faveur d'Overeem qui a passé des gros coups (crochets et genoux). La suite ne s'annonce pas vraiment bien pour le Brésilien qui, épuisé, a l'air d'être au moins au 20ème round, et qui au sol est bien moins décisif que contre Fedor.
Les directs de Werdum passent plus souvent au 3ème round, et Overeem passe plus de temps au sol mais sans paraître être en danger. Le round se termine sur une tentative de clef de genou qu'il faut beaucoup d'imagination pour trouver dangereuse. Si les frappes de Werdum n'ont pas fait beaucoup de dégâts, c'est quand même lui qui a le plus touché sur l'ensemble du combat. Il doit toutefois espérer que sa fatigue apparente et ses roulades presque constantes n'ont pas paru trop suspectes aux juges. Mais c'est le cas, et Antonio Silva est rejoint par un Alistair Overeem qui n'a pas vraiment mérité sa victoire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire