dimanche 18 décembre 2011

Citation du moins : décembre 2011


"I'm awesome. You're not."
John Dodson

La team Jackson grandit ENCORE!


Ce n'est pas un secret, Greg Jackson entraîne pas mal de monde, au point qu'on est maintenant habitués à voir sa tête plusieurs fois à chaque UFC. Et il entraîne pas mal de monde à très haut niveau. Son gymnase fait partie des nombreux visités par Georges Saint-Pierre, et il entraîne aussi Jon Jones qui a presque coupé en 2 la tête de Machida avec son coude la semaine dernière avant de l'endormir sur une guillotine/twister debout, et son plus grand rival du moment Rashad Evans, ce qui sera vachement embêtant quand les deux lourds-légers arrêteront de se blesser chacun à leur tour.

Deux ceintures UFC sur 7, c'est pas mal, même si la Team Black House fait pareil (et en aurait même eu 3 si Machida avait battu Jones, mais on en était quand même très loin), mais Jackson ne s'arrête pas en si bon chemin : à la finale du TUF 14, les deux vainqueurs, John Dodson et Diego Brandao, sont aussi de son équipe.

Pour la finale poids coqs, TJ Dillashaw cherche dans un premier temps à boxer... il n'y aura pas de deuxième temps. Un crochet, éclair et parti d'une courte distance, et Dillashaw subit sa première défaite sans avoir eu l'occasion de faire ce qu'il fait de mieux (le ground'n'pound).

C'est Dennis Bermudez qui fait face à Diego Brandao pour la finale poids plumes. Doué au sol surtout quand il est au dessus, capable de récupérer d'une situation difficile, pour une fois peut-être que les terrifiants poings de Brandao ne trouveront pas si rapidement un menton sur leur chemin. Et effectivement ça commence bien pour Bermudez, non seulement il se permet de boxer mais il touche avec pieds, poings et genoux, surtout en sortie de corps à corps. Sauf qu'il finit par prendre un crochet. Il reste debout, mais prend un des fameux coups de genou sautés de Brandao peu après et va au sol, mais en accrochant son adversaire. Le round est bientôt finit, Brandao accélère... et s'emballe un peu trop, son menton arrive à toute vitesse sur le poing solide de Bermudez. Une minute pour en finir. C'est faisable. Bermudez cogne en ground'n'pound, fort. 10 secondes avant la fin, Brandao arme une clef de bras. S'il tourne pour le mettre sur le dos et finir sa clef, Bermudez aura les pieds contre la cage et pourra sortir. Mais le Brésilien s'en est bien rendu compte, et le bascule magnifiquement en avant au lieu de juste le renverser. Impossible de tenir les quelques secondes restantes : Bermudez, qui semblait avoir presque gagné, tape. Mieux, la clef était tellement parfaite que sur le ralenti, on se rend compte que Bermudez avait déjà tapé avant d'être renversé. Brandao, qu'on n'avait pas encore vraiment vu travailler au sol, alors qu'il semblait se contenter de survivre ce qui est déjà impressionnant, calculait son coup. Il devait pourtant avoir à peu près l'esprit aussi clair que quelqu'un qui a la gueule de bois à un concert de casseroles en cuivre.

Dans le show, Dodson était dans l'équipe de Miller et Brandao dans l'équipe de Bisping. Mais les deux font partie de la Team Jackson. Attention Cruz, Aldo, Edgar, Silva, Dos Santos : il ne reste au moustachu au crâne rasé que 5 ceintures à remporter.

vendredi 2 décembre 2011

Citation du mois : novembre 2011


"C'est comme ça qu'on devient un meilleur combattant, en perdant. Parce que si on est malin, on ne perdra jamais une deuxième fois de la même façon."
Bas Rutten

Pas trop tôt!

Le blog dédié aux sports de combat du monde.fr (nommé, de façon originale, combat.blog.lemonde.fr ), dont j'avais bêtement cru au début qu'il ne parlerait que de judo parce que les deux-trois premiers articles concernaient la "voie de la souplesse" et qu'il était tenu par un judoka, parle, plutôt avec enthousiasme et sur trois posts, des efforts de Bertrand Amoussou pour le développement du free-fight, dont la plupart des médias se complaisent à donner une image très caricaturale, surtout en France (où il est interdit) mais pas que. C'est tellement une bonne initiative qu'on pardonne (un peu) au blogger de qualifier King (de Tekken), dans un autre article, de lutteur alors que c'est un catcheur.

Le lien vers les articles : http://combat.blog.lemonde.fr/category/mixed-martial-arts-mma/

L'occasion d'une découverte nuancée pour ceux qui n'en ont jamais entendu parler, et pour les fans une synthèse sympathique passé-présent-peut-être futur proche avec au menu les efforts d'Amoussou à travers son association (CNMMA, pour Commission nationale de MMA) pour unifier et développer l'enseignement et la compétition, un rappel du passé très proche avec la ministre des Sports Chantal Jouanno qui traitait, tout en nuance et argumentation, les compétiteurs d'animaux, et un rappel d'un passé bien plus lointain (648 avant JC, et pas "-648 avant JC", comme dans l'article, qui ne veut rien dire) qui comporte quelques imprécisions ("ne pas mordre et ne pas frapper aux yeux" était le quasi-slogan des premiers UFC, pas sûr du tout que ça n'ait été le règlement officiel du pancrace dans l'Antiquité, la similitude tombe un peu trop bien, la boxe et la lutte ont coexisté avec le pancrace et ne lui ont pas succédé -les lecteurs du manga Tough se souviendront que Platon considérait ce sport comme l'association d'une lutte imparfaite et d'une boxe imparfaite-, et surtout arbitre et règles existaient -et ont évolué continuellement- dès les premiers UFC en 1993, sans attendre le Pride en 1997 qui n'a par ailleurs jamais strictement instauré de catégorie de poids si ce n'est pour distribuer un peu plus les titres mondiaux) mais c'est pas grave.

Une autre imprécision concerne le fait que Bertrand Amoussou ait gagné "le" Pride. ça laisse croire qu'il a gagné un tournoi, ou un titre. Il serait plus exact de dire qu'il a gagné UN combat au Pride, combat par ailleurs très très mineur à l'échelle de l'organisation. Par contre, comme c'est mentionné, il pourra éternellement se vanter à juste titre d'être le seul Français à avoir remporté un combat dans cette organisation puisqu'après 10 ans de combats d'anthologie elle a été rachetée puis a disparu. Les autres Français (Gilles Arsène, Cyrille Diabaté, David Baron, je crois et j'espère que je n'oublie personne) qui y ont combattu ont eu des adversaires infiniment plus prestigieux mais la victoire n'a pas été au bout.

Tant que j'y suis, et comme je suis parti pour être relou, je vais aussi reprocher à Amoussou (dont le frère Karl combat actuellement au prestigieux et montant Bellator) d'avoir dit au détour d'un commentaire pour un DVD du Pride qu'il était contre les soccer kicks (parce que les soccer kicks, c'est bien), et aussi son système de progression avec les mitaines blanches à noire. Déjà on peut trouver que ça ne rime pas à grand chose de calquer sur une discipline purement sportive un système de progression dérivé directement des arts martiaux traditionnels (pourquoi pas des crampons de couleur selon le niveau pour le foot, ou des raquettes pour le tennis ou le badminton?), mais en plus cette unification des techniques, si elle contribue probablement (un peu) à améliorer l'image du sport et la sécurité des compétiteurs, me paraît aller à l'encontre du principe d'origine du MMA, qui est l'idée de divergence d'horizon des combattants, de richesse technique, de la-méthode-ultime-qu'elle-est-mieux-que-les-autres, qui a donné lieu à tant de navets avec Van Damme (Bloodsport, Le grand tournoi, ...). Le temps du sumo contre le ninja ou du shaolin contre le lutteur, dont on a pu profiter aux premiers UFC, est certes nettement révolu, et le cocktail lutte-jiu jitsu brésilien-boxe thaï est un passage obligé dont presque tous les athlètes, même parmi les meilleurs, se contentent et ça leur réussit, mais on assiste encore à des styles sortis de nulle part qui devraient pas marcher et qui marchent (je pense à Machida et Cung Le par exemple mais surtout à Jon Jones, qui a une aura d'invincibilité que j'ai encore jamais vue mais qui sort des nouveautés presque a chaque combat, dont certaines qui vont vraiment, mais vraiment pas dans le sens de ce qui DEVRAIT marcher), et à mon sens c'est ça qui fait qu'on peut encore être émerveillé même quand on a vu un nombre conséquent de combats.

La parenthèse relou étant fermée, je rappelle juste qu'heureusement qu'Amoussou fait le travail qu'il fait, et que les fans français lui devront beaucoup quand entre son association et ses arguments pertinents le free-fight sera enfin autorisé sur l'hexagone, et que des compétiteurs d'un bon niveau (et de nombreux spectateurs, forcément) pourront en profiter.