jeudi 15 avril 2010

Pluie d'UFC!

L'UFC enchaîne les events, avec en parallèle le lancement de la série Ultimate Fighter où le prochain tueur de la catégorie middleweight va naître sous nos yeux ébahis (ou pas). 3 combats pour la ceinture en moins de 10 jours, ça ne rigole pas! Un résumé des combats les plus importants, par ordre à peu près chronologique.

Rousimar Palhares contre Tomasz Drwal (UFC 111)

45 secondes suffisent au Brésilien pour faire des dégâts sérieux sur les ligaments de son adversaire... Palhares sera sanctionné (90 jours de suspension il me semble) pour n'avoir pas relâché assez vite. Il a pourtant lâché le talon de son adversaire dès que l'arbitre était sur lui. On attend le jour où la commission athlétique aura autant de zèle pour les frappes sur les adversaires déjà KO... ça reste peu probable que l'UFC trouve en 90 jours quelqu'un capable de stopper Palhares!

Shane Carwin contre Frank Mir (UFC 111)

Mir confirme, peu après son second combat contre Lesnar, qu'il a comme un problème avec les adversaires surpuissants... Incapable de poser un problème à Carwin, un uppercut un peu explosif encaissé en clinch le sonne suffisamment pour l'exposer à la rafale qui suit. L'arbitre préfère éviter de devoir sortir un aspirateur pour sortir Mir de la cage et arrête les frais. Contrairement à la plupart des adversaires de Carwin, il aura quand même tenu plus d'une minute (presque quatre!). Si le match Carwin/Lesnar ne ressemblera sûrement pas à un championnat du monde de jiu-jitsu brésilien, on peut se demander si l'un des deux ne passera pas en travers de la cage!

Georges Saint-Pierre contre Dan Hardy (UFC 111)

Si Dan Hardy est un être humain, donc par définition incapable de faire quoi que ce soit contre les takedowns de GSP, le Québécois a probablement été surpris par le niveau de son adversaire! La victoire de Saint-Pierre est large et méritée, mais l'Anglais, au sol en particulier, montre un niveau insoupçonné et tient très largement jusqu'à la décision, sans jouer la défense loin de là, résistant même de façon assez surréaliste à des tentatives de soumission très avancées. Josh Koscheck faisait le malin il n'y a pas longtemps à se plaindre qu'Hardy combattait pour le titre et pas lui... le résultat risque de ne pas lui plaire s'ils s'affrontent un jour.

Roy Nelson contre Stefan Struve (Fight Night 21)


Ni les 30 centimètres de différence de taille, ni la série de 3 victoires consécutives de Struve n'empêchent Nelson, vainqueur de la dernière saison de TUF, de l'étaler en 40 secondes sur un crochet. Un poids lourds avec lequel il va falloir compter, en attendant un test plus relevé.

Takanori Gomi contre Kenny Florian (Fight Night 21)

Drôle de cadeau de bienvenue à l'UFC pour Gomi : Kenny Florian, si honoré soit-il d'affonter l'ancien champion du Pride, est en pleine forme en ce moment, comme Clayton Guida a pu en témoigner douloureusement. Offensif debout et au sol, avec une cadence qui ne ralentit pas, "Kenflo" est un des plus dangereux de la catégorie, peut-être même le plus dangereux derrière le champion. Et en effet, ni la boxe explosive du Japonais ni son niveau en lutte ne lui permettront de passer la barrière de jabs de son adversaire, qui après l'avoir épuisé finira par l'étrangler au troisième round. Gomi reste en ce moment le meilleur représentant du pays du soleil levant à l'UFC, et son prochaine adversaire risque une séance express de chirurgie esthétique au marteau.

Phil Davis contre Alexander Gustaffson (UFC 112)

Davis se prend pour Velasquez avec une démonstration de lutte spectaculaire et étrangle en toute fin de round un adversaire qui n'aura pas eu l'occasion de faire grand chose. Pas très satisfait de sa performance car il a raté son premier takedown, bonne chance à celui qui va tomber sur lui quand il aura progressé!

Mark Munoz contre Kendall Grove (UFC 112)

Dominé sur tous les plans au premier round, Munoz nous donne une belle leçon de persévérance : un coup de poing armé debout sur Grove au sol renversera brusquement la situation, suivi d'un ground'n'pound assez violent pour qu'on s'attendre presque à voir la tête de Kendall Grove se transformer en puzzle 500 pièces. Seul Matt Hamill a déjà stoppé Munoz, et il a changé de catégorie de poids. Avis aux amateurs...

Matt Hughes contre Renzo Gracie (UFC 112)

L'idée est bonne d'inviter deux grands grapplers à se foutre sur la gueule pour le premier UFC organisé à Abu Dhabi, la capitale du grappling sans kimono. Mais est-ce qu'il fallait vraiment exhumer ces deux là? Difficile de croire que ce combat n'a pas été organisé par Romero, d'autant qu'on aura bien affaire à des zombies qui marchent et pas à des zombies qui courent. Et le combat n'ira même pas au sol... Au troisième round, alors que les gardes des deux adversaires sont tellement basses qu'on se demande s'ils ne vont pas finir par marcher sur les mains, les low-kicks de Hughes finissent par avoir raison de Renzo, qui sera achevé sur une série de crochets. Il ne se formalisera même pas, c'est dire sa motivation...

Frankie Edgar contre BJ Penn (UFC 112)

Grande prudence des deux côtés, les poings partent vite et sont pour la plupart esquivés, les amenées au sol (sauf une de Edgar... au 5ème round, et pour pas longtemps) et les coups de pieds ne passent pas. Difficile de dire sur quoi les juges ont bien pu se baser pour départager, toujours est-il que la ceinture change de mains... Frankie Edgar emporte le titre poids légers sur décision unanime et Penn, dégoûté, s'en va avant même d'être interviewé. Il parlait déjà d'une revanche rapide le lendemain, Shogun et Machida auraient lancé une mode?

Demian Maia contre Anderson (UFC 112)

Remplaçant de Sonnen qui ne peut pas remplacer Belfort qui a un souci d'épaule, Demian Maia semble avoir encore moins de chances de gagner que les adversaires précédents d'Anderson Silva, qui combat pour sa 7ème défense de titre (!!!) et sa 11ème victoire consécutive à l'UFC. Son pieds-poings s'améliore, mais vu son adversaire c'est presque anecdotique. Il a gagné le championnat du monde de JJB et même le tournoi d'Abu Dhabi en 2007, mais encore faut-il réussir à amener Silva au sol, et d'ailleurs il y est plutôt à l'aise, il a même étranglé Dan Henderson! Pourtant, sans pour autant l'emporter, Maia va dûrement maltraiter le mythe Anderson Silva. Il semble pourtant ridicule dans les trois premiers rounds : le champion semble toucher à volonté et fait des démonstrations de capoeira, de karaté shotokan, et même de catch en passant tout le 3ème round à demander avec de grands gestes à Maia d'attaquer mieux que ça. En effet, les amenées au sol ne passent pas, et le challenger n'arrive même pas à s'approcher suffisamment pour envoyer ses poings. Pourtant, Silva sera amorphe à partir du 4ème round, les les provocations de Maia prouveront bien que les singeries du 3ème round servaient surtout à masquer un manque d'inspiration et de cardio. Au 5ème round, un oeil fermé, Maia donne toute l'énergie qui lui reste et arrivera même à passer quelques crochets. Dana White, enragé par le comportement de Silva, serait même allé pourrir son promoteur entre le 4ème et le 5ème round, et a parlé de passer dans les combats hors pay-per-view sa prochaine défense de titre. Silva conserve sa ceinture (3 rounds gagnés sur 5, le calcul est hélas facile) sous les sifflets et présente ses excuses au public en promettant de faire mieux la prochaine fois.

mardi 23 mars 2010

UFC on Versus: Kongo revient, Jones confirme


Pour sa première diffusion sur Versus, l'UFC offre aux spectateurs une soirée avec beaucoup de KO.

ça commence avec Alessio Sakara contre James Irvin. Revenant d'une victoire, certes soporifique mais contre Thales Laites, l'Italien s'apprête à souhaiter la bienvenue en poids moyens à Irvin qui devra faire oublier son dernier combat, fin 2008. C'était certes contre Anderson Silva, mais perdre en 61 secondes contre quelqu'un qui n'est pas dans sa catégorie habituelle avant d'être contrôlé positif, ça la fout quand même mal. Sakara domine les échanges pieds-poings et un crochet finit sans surprise au bout de 3 minutes par stopper Irvin.

Suit le combat de Cheikh Kongo contre Paul Buentello. Le Français est très nettement supérieur sur le papier, mais il a la lourde tâche de faire oublier ses deux défaites consécutives, dont surtout la raclée expéditive infligée par Frank Mir. Et on peut se douter que Buentello, qui est très expérimenté et cogne lourd, ne va pas se laisser faire. Kongo ne prend d'ailleurs pas le risque du pieds poings et s'il se permettra une domination écrasante, c'est aussi un peu au sens propre puisque c'est son ground'n'pound qui lui permettra de finir le combat au troisième round. Pourtant, pas besoin de s'appeler Thierry Roland pour remarquer que l'arbitre était un peu trop rapide pour décider de relever les adversaires. Reste à vaincre des adversaires bien plus prestigieux pour que Kongo puisse retrouver sa réputation d'avant Mir et Velasquez.

Gabriel Gonzaga et Junior Dos Santos, deux cogneurs brésiliens qui ont tous les deux accroché Cro Cop à leur palmarès (comme Kongo au passage), vont devoir se départager dans le pré-main event. Au sol à priori Gonzaga a un très net avantage, mais ces deux adversaires sont surtout connus pour leurs frappes destructrices. Rien ne semble arrêter le jeune Dos Santos qui a entre autres atomisé Werdum (pour son premier combat à l'UFC!) et Yvel. Gonzaga, lui, a déjà combattu pour le titre (défaite contre Couture) et ne sera probablement pas loin d'une deuxième chance en cas de victoire. ça semble bien parti pour lui, il touche en haut, en bas, alterne poings et tibias... mais un seul contre (un crochet au menton dans l'ouverture laissée par une tentative de low kick) suffira à Dos Santos pour continuer de sembler impossible à stopper. Nogueira, après ses défaites récentes contre Mir et Velasquez (décidément c'est à la mode) par KO et le décès récent de son coach de boxe thaï, apprécie probablement de voir son élève gagner.

L'ascension fulgurante de Jon Jones ne prouve pas grand chose, d'après Brandon Vera, car le génie de 22 ans n'a pas encore combattu au plus haut niveau. Et bien sûr, toujours d'après Brandon Vera, c'est contre lui qu'il sera enfin vraiment testé. Je pense que Matt Hamill a moyennement apprécié ces commentaires si il en a eu connaissance, et il a du bien rigoler en voyant le combat qui tient du remake, en enlevant cette fois l'élimination abusive. En effet, après avoir réussi dès le premier échange ce que Couture n'avait pas pu faire en un quart d'heure (mettre Vera sur le dos et l'y maintenir) avec un balayage passé tout seul, Jones prend le temps d'obtenir une bonne position et cartonne. Le coup de coude décisif, qui vient percuté la tempe avec un élan considérable, est cette fois bien autorisé par le règlement. On remercie tous Brandon Vera pour le test, en attendant avec impatience le prochain combat de Jon Jones.

Dans les combats préliminaires, entre autres, Dwane Ludwig se casse la cheville contre le nouveau venu à l'UFC Darren Elkins en atterrissant mal sur un takedown, Matyushenko remporte une décision partagée sans prendre de risques contre Eliott Marshall, et Clayton "Duracell" Guida, malheureusement, étrangle sans surprises Shannon Gugerty après l'avoir un peu assaissonné avec ses coudes.

mardi 23 février 2010

"Beat a legend"


15 jours après l'UFC 109 qui a vu Coleman faire une performance très décevante (j'envoie des gauche-droite très très lentes avant de reculer le menton en l'air et je ne tente pas une seule amenée au sol) contre Couture, Chael Sonnen remporter une victoire surprise et très convaincante contre Nate Marquart qui est quasi resté sans défenses plaqué au sol pendant les 3 rounds, et Thiago et Maia reprendre leur circuit de victoires (Maia a d'ailleurs gagné un combat pour le titre par un jeu de chutes de dominos : Belfort est blessé, Marquart, challenger n°2, perd contre Sonnen à qui la NSAC interdit de reprendre le sparring avant un moment à cause des séquelles du combat... c'est Maia qui aura l'honneur d'être la prochaine victime d'Anderson Silva), l'UFC s'invite pour la première fois en Australie pour un event spectaculaire qui s'est achevé sur une grosse surprise!

Il y a effectivement eu plusieurs surprises pour cette UFC, la première étant plutôt une mauvaise : Ben Rothwell, l'adversaire initialement programmé pour Mirko "Cro Cop" Filipovic, se blesse et est remplacé à la dernière minute par l'Australien Anthony Perosh. Le Croate devait affronter un combattant en forme qui avait des noms comme Dan Bobish et Ricco Rodriguez parmi ses 30 victoires, il fera face à un adversaire de 37 ans avec 10 victoires 5 défaites au palmarès qui n'a pas mis les pieds à l'UFC depuis 2006 (2 défaites consécutives). L'Australien fait pourtant très bonne impression au début, osant parfois mettre la pression sur Cro Cop et en gardant la-main-droite-qu'il-ne-faut-JAMAIS-abaisser-contre-Filipovic bien haut là où il faut. ça se gâte quand il est touché sur un enchaînement gauche-droite : sonné et bien moins serein (on le comprend!), Perosh change d'attitude, se mettant à des distances où il ne met en danger que lui et tentant des amenées au sol plus pour mettre son adversaire sur le dos mais pour gagner du temps en accrochages. Ce n'est pourtant qu'entre le 2ème et le 3ème round que l'arbitre sera contraint de mettre fin aux hostilités. ça reste une performance impressionnante, pour un quasi-inconnu prévenu au pied levé, contre une ancienne terreur supposée être affutée (enfin, contre Ben Rothwell c'est quand même mieux).

Ryan Bader contre Keith Jardine

Vainqueur de l'émission de télé-réalité TUF 9, Bader semble avoir constamment le sourire aux lèvres, ce qui s'explique peut-être par le fait que ses takedowns et son ground'n'pound semblent impossibles à stopper. Une règle qui va être mise à rude épreuve : Keith Jardine, probablement le combattant le plus sous-estimé de l'octogone, s'il semble sortir d'un mauvais film de pirates, a quand même accroché deux champions UFC à son palmarès! Pas vraiment inquiété, Bader se permet d'échanger debout avant de passer un double-leg vers le milieu du premier round. De façon prévisible, ça se passe mal pour Jardine. On est très loin de carnages comme Ortiz/Shamrock, mais Jardine est bien cloué au sol et prend des coups. Il se réveille au deuxième round: en plus de passer des low-kicks douloureux, il reste un cran au dessus en boxe tout en bloquant toutes les amenées au sol. Bader épargnera aux juges de faire un décompte laborieux : Jardine, sonné sur un contre, se fait poursuivre sur un coup de genou sauté (qui touchera au corps), avant de se faire achever sur un unique crochet. Ryan Bader vient de faire un pas très conséquent vers le sommet de la division!

Georges Sotiropoulos contre Joe Stevenson

Grand favori du public (chauvinisme oblige), Georges Sotiropoulos semble pourtant très mal parti si on compare les palmarès des deux combattants. Stevenson a en effet affronté à peu près tous les très grands de sa catégorie (Penn, Florian, Sanchez, ...). Pourtant, l'Australien, pour le plus grand plaisir des spectateurs, dans un festival de 15 minutes, dominera son adversaire dans tous les domaines du free-fight (projections, sol depuis le dos, sol depuis le dessus, boxe en utilisant très efficacement son allonge supérieure, ...) tout en évitant ses redoutables guillotines. Stevenson, devant un tel adversaire, ne propose aucune solution convaincante et paraît juste satisfait d'avoir fait un bon combat. Et Dana White disait que BJ Penn avait fait tout le ménage qu'il y avait à faire dans cette catégorie?

Wanderlei Silva contre Michael Bisping

Deux grands combattants qui ont à coeur de retrouver leur ancienne réputation et qui n'ont pour ça pas droit à la défaite. Les crochets du Brésilien répondront aux directs de l'Anglais pendant presque la totalité du combat, certes un peu répétitif mais qui ne connaîtra pas de baisse de rythme. Bisping, sauvé par le gong au premier et dernier round, s'incline logiquement sur décision des juges face à Silva qui promet de belles performances après sa baisse de poids.

Cain Velasquez contre Rodrigo "Minotauro" Nogueira

Avant de faire une très grosse performance, lors de son dernier combat, contre Couture, Nogueira avait déclaré que "pour devenir une légende, il faut vaincre une légende". Pour ce combat là, Velasquez lui a piqué sa phrase. Serait-ce une déclaration porte-bonheur? Velasquez a beau avoir eu un parcours incroyable jusque là ("contraint" de combattre à l'UFC dès son 3ème combat parce que personne n'osait l'affronter, un cardio irréprochable malgré un mouvement constant, des projections qui parraissent impossibles à stopper à une cadence plus que soutenue, ...), il n'a jamais affronté de spécialiste du grappling, et Nogueira, réputé pour ses triangles, capable de renverser Couture, a dompté de nombreux monstres au cours de sa carrière. En plus, il n'aime vraiment pas perdre, et a perdu son avant-dernier combat contre Frank Mir. Pour ses fans encore inquiets, il précise qu'il a prévu quelques "trucs" pour accueillir Velasquez.
Helio Gracie avait certes précisé pour diffuser le jiu-jitsu brésilien que 90% des combats finissaient au sol, mais il a oublié de rappeler que 99,99999% des combats commencent debout. Et ces deux spécialistes du sol passent aux choses sérieuses dès cette phase. Les amenées au sol sont probablement le point faible le plus flagrant de "Minotauro", point faible qui s'est cruellement fait sentir contre Sylvia par exemple, mais à priori ça ne doit pas être un problème pour le Brésilien : redoutable sur le dos s'il est projeté, son anglaise renforcée à Cuba a déjà fait ses preuves, et avant ça il avait déjà tenu très honorablement contre un Cro Cop alors au top de sa forme. De son côté, Velasquez semble d'habitude utiliser le pieds-poings pour dépanner, en attendant d'obtenir l'accrochage qui lui permettra de précipiter son adversaire en enfer jusqu'à ce que le gong sonne. Pourtant, l'Américain envoie son tibia s'écraser lourdement sur les cuisses et les côtes de son adversaire, ses poings sont envoyés pour faire du dégât, et il a l'air de n'avoir aucune intention d'utiliser son niveau en lutte. L'incroyable se produira avant la moitié du round : deux crochets touchent, Nogueira est au tapis. Son menton légendaire, qui a encaissé les attaques de Cro Cop, Herring (un high kick plein pot quand même), Sylvia, Bob Sapp (!), Fedor (!!!), qui lui a permis de ne perdre avant la limite qu'à l'occasion de son 37ème combat, lui fait défaut. Velasquez sait pourtant à qui il a affaire : 5 crochets achèveront de terrasser le Minotaure, et prouveront indiscutablement que l'arbitre n'a pas arrêté le combat trop tôt. Carwin, Dos Santos, Mir et Lesnar ont une excellente raison de s'inquiéter. Pourtant, mieux vaut affronter Velasquez maintenant avant qu'il ne progresse encore!

samedi 6 février 2010

Strikeforce strikes hard

D'accord le titre n'est pas original, mais en attendant le combat de papis programmé pour ce soir à l'UFC 109, les promoteurs du Strikeforce (organisation rivale de l'UFC qui a l'arme ultime -commercialement et pendant un combat- Fedor mais, contrairement à Affliction -RIP-, n'a pas QUE Fedor) nous ont offert une belle soirée (que je résume super en retard pour changer) Bobby Lashley contre Wes Sims Wes Sims, apparemment très fier de son allonge, pense que ça va suffire pour l’emporter sur le très bodybuildé Bobby Lashley. Il sera contredit une amenée au sol plus tard : les poings de l’ancien catcheur s’abattent sur la tête de Sims qui en bloque peu même depuis la garde… Sims a la mauvaise idée de donner son dos… comme prévu les choses ne s’arrangent pas. Voyant que non seulement il ne bloque rien mais en plus encaisse mal, l’arbitre préfère arrêter les frais. Wes Sims s’énerve et proteste… tout le monde y croit. Rien n’a encore prouvé que Lashley était un adversaire légitime pour Fedor, mais il faudra un autre adversaire pour prouver le contraire! Robbie Lawler contre Melvin Manhoef Lawler a certes déclaré qu’il n’était pas plus inquiété que ça par le pieds-poings de Manhoef du moment qu’il levait sa garde, et est réputé pour aimer échanger, mais la seule stratégie non surréaliste pour battre quelqu’un qui a pu emmerder Bonjasky dans les règles du kick et qui frappe aussi fort en grond'n’pound que debout semble quand même être de le mettre sur le dos. Une stratégie qui paraît confirmée quand le combat se déroule en fausse garde (plus pratique pour les single-leg) et qu’on voit Matt Hughes dans le camp de Lawler. Pas spécialement intimidé, le Hollandais ne fait pas beaucoup d’efforts pour dissimuler sa stratégie de faire baisser la garde à son adversaire : middle et low-kicks sont envoyés en force, et low-kicks tout court quand la jambe de l’Américain semble sérieusement touchée. Mais même s’il boîte et que chaque low-kick encaissé fait partir sa jambe tellement haut qu’on se demande comment elle ne se décroche pas, Lawler parvient à garder sa garde suffisamment haute pour que les tentatives d’en finir avec crochets et uppercuts n’aboutissent pas. Alors qu’il plie de plus en plus et ne rompt toujours pas, Manhoef, ce qui est plutôt excusable contre un adversaire qui ramasse tellement qu’on se prépare à le sortir de la cage avec une pelle et une balayette, se précipite un peu trop : dans une magnifique inversion des rôles, Lawler contre et foudroie son adversaire, qui est au tapis avec les yeux dans le vise après un seul crochet encaissé. L’Américain boîte beaucoup, mais son adversaire est inconscient. Victoire splendide et indiscutable, remportée dans la douleur. Nul doute que Manhoef, qui progresse entre chaque combat même quand il gagne, reviendra plus fort. En attendant, on attend avec impatience de voir Lawler refaire ce type d’exploits! Hershel Walker contre Greg Nagy Celui qui a fait le pari de boire un verre à chaque fois que les commentateurs rappelaient qu’Hershel Walker avait 47 ans a de fortes chances d’être en coma éthylique avant la fin du combat. Il faut dire que c’est à peu près ce qu’il y avait de plus passionnant… Ce combat entre une ex-star de la NFL et un inconnu au palmarès d’une victoire une défaite avait de quoi refroidir le public après le mémorable Manhoef/Lawler (un peu comme regarder Derrick après Battle Royale)… Nagy sursaute à chaque fois qu’il encaisse un low kick lent et téléphoné de Walker, puis se fait amener au sol où l’ancien footballeur américain tente avec plus ou moins de succès de toucher. Une tentative de clef de talon et de clef de bras de Nagy seront les seuls moments où il donnera l’impression de faire quelque chose. Quand l’arbitre arrête les frais au troisième round alors que Walker, assis sur le dos de son adversaire, le frappe… sur l’épaule, on ne sait pas bien si c’est par compassion pour Nagy ou pour le public, mais aucune des parties concernées ne regrettera de ne pas avoir vu la suite. Cristiane Santos contre Marlos Coenen Première défense, pour la Brésilienne, de son titre gagné de façon explosive contre Gina Carano. Face à elle, la Hollandaise Marlos Coenen vient à l’origine du judo, mais venant de la Golden Glory (Schilt, Die Faust, …) il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour son pieds-poings (même si on a du mal à l’imaginer s’entraîner avec Heath Herring). Santos prouvera pourtant que son titre est mérité : jusqu’au bout Coenen innove et ne lâche rien, mais le déroulement du combat reste le même. Les échanges en boxe sont dominés par la Brésilienne, son adversaire tente une projection qui est contrée, Santos frappe un peu en grond’n’pound, se relève, et ça repart . Au troisième round, une série de frappes de la championne debout sur son adversaire au sol contraint l’arbitre à mettre fin aux hostilités. Un titre conservé et mérité pour une performance irréprochable. La prochaine défense devrait être contre Erin Toughill, qui a battu Coenen en 2004 et qui est sur 4 victoires consécutives. A noter aussi que le Strikeforce devrait ajouter une deuxième catégorie féminine… On ne peut que les féliciter et espérer (on peut rêver) que l’UFC et le Dream auront la bonne idée de les copier. Nick Diaz contre Marius Zaromskis Le champion du Dream affronte le champion du Strikeforce. Mais si Zaromskis est sur 3 victoires consécutives (sur high kick au premier round quand même!), il n’a pas accroché à son palmarès des noms comme Lawler, Frank Shamrock... ou Gomi (même si cette victoire reste officieuse à cause d‘un contrôle positif au cannabis, mais perso je trouve ça encore plus fort de battre Gomi en étant high)! Pas de période d’observation dans ce main event : en 15 secondes les poings ont déjà touché de part et d’autres, mention spéciale à la charge en front kick du Lithuanien. Diaz tente un single leg, Zaromskis contre en s’appuyant contre la cage mais reçoit une vingtaine de coups de genou sur sa jambe d’appui. Nouveaux échanges en anglaise (enfin surtout en directs), l’allonge de l’Américain fait qu’il touche plus mais il tombe sur les fesses sur un contre au moment où on ne s’y attend pas (enfin surtout lui), sonné mais assez lucide pour contrer les coups qui auraient justifié que l’arbitre arrête le combat. Probablement lecteur de Hajime no Ippo, Diaz va maintenant copier la stratégie de Ryo Machiba et envoyer un barrage d’attaques avec son poing avant pour prendre moins de risques, assaisonnés avec quelques directs de l’autre poing (pas de « chopping raïto », trop petit) mais seulement quand ça ne craint rien. Zaromskis est cette fois le seul à en prendre plein la tête, et après avoir vaillamment titubé un moment finira par se faire achever sur un jab à 30 secondes de la fin du premier round. Pas le plus beau combat de la soirée car il y a de la concurrence, mais une bonne conclusion à un event qui confirme que le Strikeforce a bien de quoi emmerder Dana White.