jeudi 24 février 2011
Présentation de l'UFC 127
Même s'il s'annonce bien moins passionnant que le précédent, cet UFC, le 2ème en Australie, assure le spectacle.
BJ Penn contre Jon Fitch
Celui des deux anciens adversaires malheureux de Georges Saint Pierre, qui domine sa catégorie de façon à peu près aussi écrasante qu'Anderson Silva la catégorie supérieure, qui l'emportera, fera un pas non négligeable vers une revanche probablement très convoitée : le Québécois a infligé à Jon Fitch sa seule défaite sur ses 24 derniers combats, et BJ Penn était, de son côté, retourné en poids léger après avoir perdu (et protesté contre le fait que GSP aurait lubrifié son torse pour se protéger des projections, sa plainte n'a pas donné suite malgré tous ses efforts) et, véritable machine de guerre, a complètement atomisé l'excellent Kenny Florian, ou encore un Diego Sanchez extrêmement motivé, avant de perdre sa ceinture contre le toujours plus surprenant Frankie Edgar. Son retour en poids welter a fait très mal à Matt Hughes, à qui il n'a fallu que 21 secondes pour comprendre qu'il n'avait pas le niveau.
Les deux combattants étaient déjà excellents lors de leur affrontement précédent avec Georges Saint Pierre, mais difficile de croire qu'ils n'auront pas progressé... surtout celui qui l'emportera ce week-end! BJ Penn est très probablement meilleur en boxe, reste à savoir si son niveau extraordinaire en projections lui suffira pour rester debout contre Fitch, grand spécialiste du ground'n'pound, qui ne perd jamais ses combats mais... ne les finit jamais non plus.
Michael Bisping contre Jorge Rivera
Le plus célèbre des deux combattants, Michael Bisping, est un nom beaucoup moins prestigieux qu'il y a un an ou deux. Avec 2 défaites (dont une particulièrement nette contre Dan Henderson) lors de ses 5 derniers combats, il n'y a plus personne pour imaginer l'Anglais combattre un jour pour la ceinture. Il n'a en tout cas pas droit à l'erreur contre Jorge Rivera et ses crochets, sur une bonne série de 3 victoires consécutives, les deux dernières par KO. Bisping devrait normalement l'emporter : les crochets de Rivera sont puissants, mais "The Count" a récemment affronté Wanderleï Silva, donc il devrait bien s'y connaître en crochets, et il est supérieur au sol. Raison de plus pour le "Conquistador" de saisir sa chance : assommer Bisping en direct lui permettrait d'être pris très au sérieux dans la catégorie poids moyens!
Les deux adversaires ont en tout cas donné toutes les preuves possibles pour leur motivation et semblent impatients de passer du trash talking dont ils ont usé et abusé à une façon plus jouissive de régler les désaccords.
George Sotiropoulos contre Dennis Siver
La série impressionnante de (7!) victoires de Sotiropoulos, qui se promène souvent debout comme au sol, fait qu'on se demande pourquoi il n'est pas plus près de la ceinture. On peut imaginer qu'il sera encore meilleur devant son propre public, c'est donc difficile d'imaginer que Dennis Siver, à moins de sortir de son chapeau son coup de pied retourné magique avec un timing parfait, a la moindre chance de l'emporter. Et Sotiropoulos ne va probablement pas le laisser faire...
Ross Pearson contre Spencer Fisher
Ross Pearson s'est fait étrangler lors de son dernier combat, subissant sa première défaite, le vainqueur de TUF saison 9 (coaché par.. Bisping), n'a pas plus droit à l'erreur que son adversaire, qui a perdu 2 fois lors de ses 3 derniers combats : l'UFC n'aime pas trop les défaites consécutives, et les fins de contrat arrivent vite. Sur le papier, facile de faire un pronostic : Pearson a battu Dennis Siver en mai 2010, Fisher a perdu contre lui en juin. Mais l'octogone n'est pas fait en papier (ça c'est de l'image^^), et l'Américain aura un quart d'heure pour créer la surprise.
Mark Hunt contre Chris Tuchscherer
Hunt a certes perdu ces 6 derniers combats, mais la liste de ses adversaires est assez prestigieuse pour excuser même une série aussi catastrophique : Fedor, Josh Barnett, Alistair Overeem, Gegard Musasi... que des très très grands! Sauf si on regarde plus attentivement, surtout le dernier adversaire : Hunt a débuté à l'UFC en perdant rapidement et lamentablement contre le pas vraiment extraordinaire Sean McCorkle, endommageant son bras au passage en tardant à taper parce que lui non plus ne voulait vraiment pas perdre comme ça. S'il retrouve le niveau qu'il avait au Pride, Tuchscherer (qui me fait adorer le copier-coller!) ferait bien de combattre avec un casque. Sinon, ça lui permettra de se relancer à l'UFC, où sur 3 combats il a subi 2 des... 3 défaites de sa carrière!
Restent de très bons combattants sur cette carte, comme Alexander Gustafsson (que je n'aime pas trop parce qu'il a battu Cyrille Diabaté... c'était la minute Thierry Roland) et Chris Lytle, mais j'arrête là parce que... j'ai la flemme. Résumé des meilleurs combats ici dans une semaine à peu près, et résultats complets bien plus tôt sur www.sherdog.com bien sûr.
samedi 19 février 2011
Début du tournoi Strikeforce:pas de mariage mais un enterrement
Samedi dernier débutait le très attendu tournoi poids lourds Strikeforce, avec des noms qui ont de quoi concurrencer (en intérêt comme en niveau) l'UFC dont la catégorie lourds se porte pourtant bien. Pour bien faire durer le plaisir, les quarts de finales n'ont pas tous lieu le même soir. On n'aura donc que le 9 avril le nom des futurs adversaires des deux vainqueurs de ce soir (qui auront gagné d'office 2 mois de récupération). Autre point original du tournoi : si c'est une habitude depuis les fameux Pride GP de distinguer le champion du tournoi et le champion tout court, on peut se demander si c'est pertinent de programmer Overeem-Werdum, le combat qui devrait mettre en jeu la ("vraie") ceinture... dès le quart de finale du tournoi!
Ray Sefo VS Valentijn Overeem
Bien sûr, tous les combats ne peuvent pas être au niveau du tournoi. On démarre donc sur beaucoup moins intéressant avec le frère d'Alistair Overeem, aussi expérimenté mais beaucoup moins bon, contre Ray Sefo, qu'on ne présente plus en kickboxing mais qui n'en est qu'à son 3ème combat en free-fight.
Si on ne compte plus les combats striker VS grappler dans la courte histoire du free-fight, ils ne se sont pas si souvent passé comme on pouvait s'y attendre (le 1er touché coule de suite). Soit le grappler est meilleur que prévu en pieds-poings (Nogueira VS Cro Cop), soit le striker est meilleur que prévu au sol (Mark Hunt VS Yoshida), ou encore l'un des deux n'est tellement pas familier des règles que le combat ne ressemble plus trop à du free-fight (Branko Cikatic qui terrifié envoie 2 fois de suite son coude sur la nuque de Mark Kerr qui le projette, jusqu'à ce que le Titan, très énervé, ne le mette KO... avec un coup sur la nuque alors qu'il était déjà disqualifié,
ou encore le judoka Min Soo Kim contre... Ray Sefo, qui encaisse un high kick plein pot, la garde baissée parce qu'il croyait que le combat était arrêté). Celui-ci, par contre, peut difficilement être plus linéaire. Overeem commence par avoir la drôle d'idée -un pari?- de chercher à boxer (parce que, tout le monde y croit, il s'en sortira mieux que Aerts, Le Banner, Karaev...), ce qui lui vaut de prendre quelques jabs et un cross douloureux en contre, sans lui-même réussir à toucher (il faut dire aussi que si un high kick direct pouvait passer contre Sefo, on peut supposer qu'il n'aurait pas fait la même carrière). Tout change quand il se décide à tenter un single-leg : ça passe immédiatement, il atterrit en garde latérale, Sefo tape sur une clef de nuque/étranglement moins de 10 secondes plus tard.
Chad Griggs VS Gian Villante
Chad Griggs a l'occasion de confirmer sa victoire récente et inattendue contre Bobby Lashley, ancien chouchou du Strikeforce (sans cette défaite l'ancien catcheur aurait peut-être fait partie des 8 concurrents du tournoi) contre le bien moins prestigieux Gian Villante. Le combat fait vite penser à la bagarre de bar : beaucoup de crochets et d'uppercuts à distance de corps à corps. Griggs touche la plupart du temps le premier, et fort, jusqu'à ce qu'un high kick adroit (à distance de crochet!) ne le touche vers la tempe... c'est le moment que choisit l'arbitre (Yves Lavigne pour les fans) pour demander à Villante de ramasser son protège-dents, ce qui laisse à Chad Griggs un temps court mais suffisant pour récupérer. Il repart en pleine forme, touche un peu mieux qu'avant sur un crochet ou deux, Villante tombe au tapis et se fait vite achever.
Shane Del Rosario VS Lavar Johnson
Shane del Rosario remet en jeu son invincibilité (10 combats 9 victoires au premier round... une forte tête en 2008 a attendu le 2ème round pour être mis KO) contre le plus expérimenté Lavar Johnson, lui-même sur une série de 6 victoires consécutives. Enormément de clinch dans ce combat. Johnson passe une première amenée au sol sans parvenir à en faire grand chose. Plus tard, c'est au tour de Del Rosario de passer un single leg, mais lui passe presque immédiatement à cheval, et les coups pleuvent. Alors que la fin du round approche, et que le KO sur ground'n'pound semble peu probable, il arme lentement un juji gatame en continuant de frapper, la clef passe parfaitement. Next!
Quart de finale 1 : Sergueï Kharitonov VS Andrei Arlovski
L'Europe de l'Est ouvre le tournoi, avec un premier combat qui s'annonce spectaculaire, même si on peut se demander ce qu'Arlovski, sur 3 défaites consécutives, fait là. De son coté, Kharitonov est le dernier à avoir battu Overeem, et il était loin d'être ridicule lors de ses combats en kickboxing. Mais Arlovski a quand même des arguments à faire valoir : ancien champion poids lourds de l'UFC, il avait aussi fait mal à Fedor avant d'oublier qui il avait en face et de tenter un coup de genou sauté, sans garde pour être bien sûr d'exposer son menton.
Kharitonov bloque la plupart des nombreuses attaques de son adversaire et avance tranquillement, jusqu'à maintenir le "Pitbull" dos à la cage. Là, il cherche sa distance en envoyant des coups de poings convaincants un par un. C'est pourtant sur un contre que le Russe va toucher sérieusement... Arlovski tente pour résister de le contenir en corps à corps, pas une bonne idée, Kharitonov cogne fort même à cette distance, le fait lacher sur un uppercut et l'achève sur un crochet. Un quart de finale gagné de façon explosive par le combattant que plusieurs considèrent comme la surprise potentielle du tournoi. La demi-finale s'annonce difficile pour le vainqueur de Rogers/Barnett.
Quart de finale 2 : Fedor Emelianenko contre Antonio Silva
Malgré des victoires contre Tom Erickson, Ricco Rodriguez... et Arlovski, le Brésilien semble être là plus pour offrir un retour par trop difficile à Fedor que pour créer un suspense insoutenable dans le tournoi.
Fedor attaque avec des crochets rapides et puissants, tout en restant mobile et prêt à esquiver. Silva parvient à le saisir en clinch et le plaque dos à la cage, bonne idée car si le palmarès du Russe en judo et sambo est impressionnant, il n'a pas l'habitude de prendre la cage en compte pour les projections. Quelques coups de genou dans les cuisses un peu mous plus tard, l'arbitre replace les combattants au centre. Silva est maintenant plus offensif, et les échanges de coups de poing sont explosifs. A nouveau dos à la cage, Fedor encaisse quelques crochets au corps, tente une guillotine avant de contrer magnifiquement un single-leg: Antonio Silva est sur le dos. Le "Dernier empereur" passe facilement dans la demi-garde, envoie quelques frappes, mais son adversaire se relève en se sortant joliment d'une tentative de kimura. Fedor encaisse un violent direct avant de se trouver à nouveau dos à la cage.Le Brésilien relache la pression pour un échange enthousiaste de crochets, avant de passer une projection 15 secondes avant la fin dont, sans surprises, il ne fera pas grand chose.
Dès le début du 2ème round, Antonio Silva passe sous un direct et effectue un double-leg parfait. Cette fois, il a plus que 5 secondes devant lui pour montrer ce qu'il sait faire au dessus... Méfiance quand même : même des spécialistes comme Mark Coleman ont des mauvais souvenirs du niveau de Fedor sur le dos. Une bonne occasion pour le Brésilien de prouver la valeur de sa ceinture noire de BBJ (et de la différence de poids en sa faveur). Après un bon ground'n'pound depuis la demi-garde, le "géant" passe en garde latérale... puis à cheval, faisant probablement très plaisir à ceux qui ont parié sur lui malgré la côte de 5,5 contre 1. Les coups pleuvent et, malgré ses mouvements constants, il faudrait être de très mauvaise foi pour dire que Fedor n'en prend pas plein la gueule. Il tente de sortir en donnant son dos puis en rampant en arrière, mais il est à chaque fois applati immédiatement, et doit revenir dans la position précédente pour ne pas se faire étrangler. C'est en tentant un triangle avec les bras, après avoir fait beaucoup de dégâts, qu'Antonio Silva perdra la position pour retrouver la demi-garde du début du round, avant de continuer à frapper. Une minute avant la fin, il tente une clef de genou bien amenée, dont Fedor se sort péniblement avant de tenter une clef de cheville qu'il n'aura pas le temps de finir. Malgré sa fatigue visible depuis un moment et le nombre de coups encaissés, le dernier empereur se relève un peu plus vite que son adversaire (mais pas trop vite non plus!). ça ne suffira pas à l'arbitre pour le laisser repartir, avec son oeil droit fermé, pour le 3ème round. Il faut dire aussi qu'il aurait pu jouer Double Face dans Batman sans maquillage.
Si Werdum a mis fin à l'invincibilité mythique de Fedor, Antonio Silva l'a solidement enfermée dans un cercueil, avant de balancer dessus quelques bonnes pelletées de terre : Fedor perd deux fois consécutives, sur du ground'n'pound, sa propre spécialité, et impossible d'imaginer qu'il s'est fait surprendre. On peut quand même supposer que l'âge y est plus pour quelque chose que le niveau du Brésilien (les combats de Fedor contre Arlovski et Brett Rogers n'étaient pas ses plus convaincants). 34 ans, ce n'est pas si vieux que ça dans le circuit MMA (beaucoup de bons combattants approchent ou ont dépassé la quarantaine), mais pour affronter les meilleurs et ne jamais perdre, avec l'explosivité (donc le cardio) qui caractérise le style de Fedor, ça commence à faire beaucoup (Couture a 13 ans de plus, mais il a moins de combats et... 10 défaites à son palmarès). Antonio Silva, lui, aura peu de temps pour savourer sa victoire, puisqu'il devra en demi-finale affronter Alistair Overeem ou Werdum, le vainqueur du quart de finale le plus relevé du tournoi.
Dans l'interview d'après combat, Fedor dit qu'il est peut-être temps qu'il prenne sa retraite. L'idée est plutôt bonne : si on sait maintenant qu'il est possible de le battre, on pourra attendre longtemps le combattant qui aura la même carrière...
Ray Sefo VS Valentijn Overeem
Bien sûr, tous les combats ne peuvent pas être au niveau du tournoi. On démarre donc sur beaucoup moins intéressant avec le frère d'Alistair Overeem, aussi expérimenté mais beaucoup moins bon, contre Ray Sefo, qu'on ne présente plus en kickboxing mais qui n'en est qu'à son 3ème combat en free-fight.
Si on ne compte plus les combats striker VS grappler dans la courte histoire du free-fight, ils ne se sont pas si souvent passé comme on pouvait s'y attendre (le 1er touché coule de suite). Soit le grappler est meilleur que prévu en pieds-poings (Nogueira VS Cro Cop), soit le striker est meilleur que prévu au sol (Mark Hunt VS Yoshida), ou encore l'un des deux n'est tellement pas familier des règles que le combat ne ressemble plus trop à du free-fight (Branko Cikatic qui terrifié envoie 2 fois de suite son coude sur la nuque de Mark Kerr qui le projette, jusqu'à ce que le Titan, très énervé, ne le mette KO... avec un coup sur la nuque alors qu'il était déjà disqualifié,
ou encore le judoka Min Soo Kim contre... Ray Sefo, qui encaisse un high kick plein pot, la garde baissée parce qu'il croyait que le combat était arrêté). Celui-ci, par contre, peut difficilement être plus linéaire. Overeem commence par avoir la drôle d'idée -un pari?- de chercher à boxer (parce que, tout le monde y croit, il s'en sortira mieux que Aerts, Le Banner, Karaev...), ce qui lui vaut de prendre quelques jabs et un cross douloureux en contre, sans lui-même réussir à toucher (il faut dire aussi que si un high kick direct pouvait passer contre Sefo, on peut supposer qu'il n'aurait pas fait la même carrière). Tout change quand il se décide à tenter un single-leg : ça passe immédiatement, il atterrit en garde latérale, Sefo tape sur une clef de nuque/étranglement moins de 10 secondes plus tard.
Chad Griggs VS Gian Villante
Chad Griggs a l'occasion de confirmer sa victoire récente et inattendue contre Bobby Lashley, ancien chouchou du Strikeforce (sans cette défaite l'ancien catcheur aurait peut-être fait partie des 8 concurrents du tournoi) contre le bien moins prestigieux Gian Villante. Le combat fait vite penser à la bagarre de bar : beaucoup de crochets et d'uppercuts à distance de corps à corps. Griggs touche la plupart du temps le premier, et fort, jusqu'à ce qu'un high kick adroit (à distance de crochet!) ne le touche vers la tempe... c'est le moment que choisit l'arbitre (Yves Lavigne pour les fans) pour demander à Villante de ramasser son protège-dents, ce qui laisse à Chad Griggs un temps court mais suffisant pour récupérer. Il repart en pleine forme, touche un peu mieux qu'avant sur un crochet ou deux, Villante tombe au tapis et se fait vite achever.
Shane Del Rosario VS Lavar Johnson
Shane del Rosario remet en jeu son invincibilité (10 combats 9 victoires au premier round... une forte tête en 2008 a attendu le 2ème round pour être mis KO) contre le plus expérimenté Lavar Johnson, lui-même sur une série de 6 victoires consécutives. Enormément de clinch dans ce combat. Johnson passe une première amenée au sol sans parvenir à en faire grand chose. Plus tard, c'est au tour de Del Rosario de passer un single leg, mais lui passe presque immédiatement à cheval, et les coups pleuvent. Alors que la fin du round approche, et que le KO sur ground'n'pound semble peu probable, il arme lentement un juji gatame en continuant de frapper, la clef passe parfaitement. Next!
Quart de finale 1 : Sergueï Kharitonov VS Andrei Arlovski
L'Europe de l'Est ouvre le tournoi, avec un premier combat qui s'annonce spectaculaire, même si on peut se demander ce qu'Arlovski, sur 3 défaites consécutives, fait là. De son coté, Kharitonov est le dernier à avoir battu Overeem, et il était loin d'être ridicule lors de ses combats en kickboxing. Mais Arlovski a quand même des arguments à faire valoir : ancien champion poids lourds de l'UFC, il avait aussi fait mal à Fedor avant d'oublier qui il avait en face et de tenter un coup de genou sauté, sans garde pour être bien sûr d'exposer son menton.
Kharitonov bloque la plupart des nombreuses attaques de son adversaire et avance tranquillement, jusqu'à maintenir le "Pitbull" dos à la cage. Là, il cherche sa distance en envoyant des coups de poings convaincants un par un. C'est pourtant sur un contre que le Russe va toucher sérieusement... Arlovski tente pour résister de le contenir en corps à corps, pas une bonne idée, Kharitonov cogne fort même à cette distance, le fait lacher sur un uppercut et l'achève sur un crochet. Un quart de finale gagné de façon explosive par le combattant que plusieurs considèrent comme la surprise potentielle du tournoi. La demi-finale s'annonce difficile pour le vainqueur de Rogers/Barnett.
Quart de finale 2 : Fedor Emelianenko contre Antonio Silva
Malgré des victoires contre Tom Erickson, Ricco Rodriguez... et Arlovski, le Brésilien semble être là plus pour offrir un retour par trop difficile à Fedor que pour créer un suspense insoutenable dans le tournoi.
Fedor attaque avec des crochets rapides et puissants, tout en restant mobile et prêt à esquiver. Silva parvient à le saisir en clinch et le plaque dos à la cage, bonne idée car si le palmarès du Russe en judo et sambo est impressionnant, il n'a pas l'habitude de prendre la cage en compte pour les projections. Quelques coups de genou dans les cuisses un peu mous plus tard, l'arbitre replace les combattants au centre. Silva est maintenant plus offensif, et les échanges de coups de poing sont explosifs. A nouveau dos à la cage, Fedor encaisse quelques crochets au corps, tente une guillotine avant de contrer magnifiquement un single-leg: Antonio Silva est sur le dos. Le "Dernier empereur" passe facilement dans la demi-garde, envoie quelques frappes, mais son adversaire se relève en se sortant joliment d'une tentative de kimura. Fedor encaisse un violent direct avant de se trouver à nouveau dos à la cage.Le Brésilien relache la pression pour un échange enthousiaste de crochets, avant de passer une projection 15 secondes avant la fin dont, sans surprises, il ne fera pas grand chose.
Dès le début du 2ème round, Antonio Silva passe sous un direct et effectue un double-leg parfait. Cette fois, il a plus que 5 secondes devant lui pour montrer ce qu'il sait faire au dessus... Méfiance quand même : même des spécialistes comme Mark Coleman ont des mauvais souvenirs du niveau de Fedor sur le dos. Une bonne occasion pour le Brésilien de prouver la valeur de sa ceinture noire de BBJ (et de la différence de poids en sa faveur). Après un bon ground'n'pound depuis la demi-garde, le "géant" passe en garde latérale... puis à cheval, faisant probablement très plaisir à ceux qui ont parié sur lui malgré la côte de 5,5 contre 1. Les coups pleuvent et, malgré ses mouvements constants, il faudrait être de très mauvaise foi pour dire que Fedor n'en prend pas plein la gueule. Il tente de sortir en donnant son dos puis en rampant en arrière, mais il est à chaque fois applati immédiatement, et doit revenir dans la position précédente pour ne pas se faire étrangler. C'est en tentant un triangle avec les bras, après avoir fait beaucoup de dégâts, qu'Antonio Silva perdra la position pour retrouver la demi-garde du début du round, avant de continuer à frapper. Une minute avant la fin, il tente une clef de genou bien amenée, dont Fedor se sort péniblement avant de tenter une clef de cheville qu'il n'aura pas le temps de finir. Malgré sa fatigue visible depuis un moment et le nombre de coups encaissés, le dernier empereur se relève un peu plus vite que son adversaire (mais pas trop vite non plus!). ça ne suffira pas à l'arbitre pour le laisser repartir, avec son oeil droit fermé, pour le 3ème round. Il faut dire aussi qu'il aurait pu jouer Double Face dans Batman sans maquillage.
Si Werdum a mis fin à l'invincibilité mythique de Fedor, Antonio Silva l'a solidement enfermée dans un cercueil, avant de balancer dessus quelques bonnes pelletées de terre : Fedor perd deux fois consécutives, sur du ground'n'pound, sa propre spécialité, et impossible d'imaginer qu'il s'est fait surprendre. On peut quand même supposer que l'âge y est plus pour quelque chose que le niveau du Brésilien (les combats de Fedor contre Arlovski et Brett Rogers n'étaient pas ses plus convaincants). 34 ans, ce n'est pas si vieux que ça dans le circuit MMA (beaucoup de bons combattants approchent ou ont dépassé la quarantaine), mais pour affronter les meilleurs et ne jamais perdre, avec l'explosivité (donc le cardio) qui caractérise le style de Fedor, ça commence à faire beaucoup (Couture a 13 ans de plus, mais il a moins de combats et... 10 défaites à son palmarès). Antonio Silva, lui, aura peu de temps pour savourer sa victoire, puisqu'il devra en demi-finale affronter Alistair Overeem ou Werdum, le vainqueur du quart de finale le plus relevé du tournoi.
Dans l'interview d'après combat, Fedor dit qu'il est peut-être temps qu'il prenne sa retraite. L'idée est plutôt bonne : si on sait maintenant qu'il est possible de le battre, on pourra attendre longtemps le combattant qui aura la même carrière...
jeudi 10 février 2011
Résumé de l'UFC 126:le front kick qui valait 75000 dollars
En attendant le début du Strikeforce GP (que je ne vais pas présenter parce que ma connexion ne marche pas très très bien...), le résumé de quelques combats du l'UFC 126.
Chad Mendes VS Michihiro Omigawa
Bien que mis quelques fois en danger sur des tentatives de soumission, Chad Mendes reste invaincu (10 combats 10 victoires) grâce à des coups de poing puissants debout et en ground'n'pound, remportant une décision unanime largement justifiée.
Kyle Kingsbury contre Ricardo Romero
Le commentateur a à peine le temps de vanter la récupération de Romero que Kingsbury, en quelques coups de genou au corps contre la cage et un direct au menton pour être sûr, convainc l'arbitre qu'il est temps d'arrêter les frais. La série de 6 victoires de Romero aura été stoppée en 20 secondes.
Jake Ellenberger VS Carlos Eduardo Rocha
Avec un beau palmarès de 8 combats 8 victoires sur soumission (dont la dernière au premier round sur Kris McCray, finaliste du TUF 11), Rocha est maintenant opposé à Jake Ellenberger. Ellenberger passe une amenée au sol au début du round... et comprend vite que ce n'était pas dans son intérêt! Le Brésilien le passe à peu près dans toutes les positions existantes, mais ne parvient pas à conclure (eh oui, en free-fight c'est possible de dire qu'on a pas conclu alors qu'on a pris quelqu'un dans toutes les positions). Au deuxième round, Rocha essaye de retourner au sol où ça s'était plutôt bien passé pour lui, mais son niveau en lutte est insuffisant, et Ellenberger cette fois ne l'aide pas.
Les deux derniers rounds vont se ressembler : échanges en pieds-poings où personne n'est à l'aise (mais, même si c'est Rocha qui recule, il envoie plus d'attaques et est plus précis, rappelant que boxer sans avoir à surveiller les takedowns adverses c'est plus confortable), et Ellenberger qui passe une amenée au sol en 30 secondes avant la fin pour gagner des points, 30 secondes qui suffisent à son adversaire pour prendre l'avantage.
Pas de chance pour Rocha, son premier combat jusqu'à la limite de temps a eu lieu à l'UFC, où les juges semblent parfois (y compris quand une ceinture est en jeu, souvenez-vous de Shogun-Machida 1, ou de Edgar-Maynard 2) avoir regardé une série télé ou un film porno à la place du combat, et/ou avoir absorbé de fortes doses d'hallucinogènes. Il perd donc de façon absurde sur décision partagée.
Jon Jones VS Ryan Bader
D'entrée, Jones amène Bader au sol, atterrit en garde latérale, passe en position nord-sud et attaque... avec des coups de menton, puis tente un étranglement, pendant que Bader essaye désespérément de se relever. Il finit par y arriver à la moitié du round, attaque en pieds-poings et se fait dominer, tente un nouvelle amenée au sol... facilement contrée, et Bader qui ne domine pas sur les amenées au sol, c'est un peu comme Lionel Messi qui jouerait un match de foot en tongues, autant dire que ça s'annonce très mal. Jusqu'à la fin du round, Jones cherchera à passer un étranglement et matraquera les côtes de son adversaire avec ses coudes et ses poings, en guettant une ouverture au visage. Bader, bien qu'écrasé par Jones, se sera montré un cran au dessus de ses derniers aversaires qui n'avaient pas survécu longtemps à son ground'n'pound.
Au deuxième round, Ryan Bader frappe fort mais dans le vide (les crochets, pas évident quand l'adversaire a la plus grande allonge de la catégorie), Jon Jones offre son festival habituel (front kick, coup de coude sauté, ...) et touche surtout en low kick. En contrant une amenée au sol, Jones tente un triangle avec les bras, puis passe en guillotine, Bader tape sur ce qui sera la "submission of the night"
A l'interview d'après combat, Joe Rogan annonce à Jon Jones que Rashad Evans ne pourra pas combattre pour le titre le 19 mars, et que l'UFC lui propose la place. Jones semble heureux d'accepter ce qui ressemble pourtant à un cadeau empoisonné (Quinton Jackson avait d'ailleurs refusé avant lui) : il a moins de 2 mois pour récupérer de ce combat et se préparer à: 1° affronter Shogun, 2° être opérationnel pour un combat de 5 rounds.
Forrest Griffin VS Rich Franklin
Contré par un low-kick sur sa jambe d'appui, Franklin passera le premier round sur le dos, à contenir le ground'n'pound de Griffin. Les deux rounds suivants se dérouleront surtout debout.
Franklin prend l'initiative et essaye de boxer au visage, Griffin contre et termine ses enchaînements en low kicks ou middle kicks, attaquant parfois avec des directs. Aidé aussi par son allonge, c'est Griffin qui touchera le plus souvent au deuxième round avant de fatiguer au troisième round, bien plus serré, et gagnera par décision unanime (29-28).
Anderson Silva VS Vitor Belfort
Belfort est bien entouré pour son retour : Ray Sefo et Randy Couture (qu'il a affronté 3 fois) sont dans son coin, ce qui laisse supposer une très bonne préparation. En revanche, dans le coin de Silva, aucun de ses partenaires prestigieux: Nogueira, Dos Santos ou encore Ryoto Machida sont absents. Le combat démarre mal pour ceux qui s'attendaient au feu d'artifice qu'on pouvait espérer : la première attaque, un low-kick de Belfort, ne part qu'au bout d'1minute30, suivi d'un deuxième... 45 secondes plus tard. Le reste du combat sera pourtant loin de ressembler à un épisode de Derrick. Le "Phenom", plus à l'aise, tente un gauche-droite, envoie Silva au sol en contrant un high kick, les deux combattants se relèvent et Belfort évite un coup de genou de justesse en sortant du clinch. Un high kick, deux directs successifs sont tentés, bien évités par "l'araignée", qui soudain envoie un front kick explosif au visage. Belfort s'écroule, l'arbitre ne tarde pas à arrêter le combat. L'exploit est d'autant plus impressionnant qu'un high kick au visage, même venant de grands spécialistes comme Glaube Feitosa ou Semmy Schilt, normalement ça ne met pas KO.
Anderson Silva emporte donc sa 13ème victoire consécutive à l'UFC, garde son titre, rattrape les combats peu convainquants qu'il a pu faire récemment, et empoche de façon justifiée les 75 000 dollars du KO de la soirée malgré le spectacle offert plus tôt par Kyle Kingsbury.
Chad Mendes VS Michihiro Omigawa
Bien que mis quelques fois en danger sur des tentatives de soumission, Chad Mendes reste invaincu (10 combats 10 victoires) grâce à des coups de poing puissants debout et en ground'n'pound, remportant une décision unanime largement justifiée.
Kyle Kingsbury contre Ricardo Romero
Le commentateur a à peine le temps de vanter la récupération de Romero que Kingsbury, en quelques coups de genou au corps contre la cage et un direct au menton pour être sûr, convainc l'arbitre qu'il est temps d'arrêter les frais. La série de 6 victoires de Romero aura été stoppée en 20 secondes.
Jake Ellenberger VS Carlos Eduardo Rocha
Avec un beau palmarès de 8 combats 8 victoires sur soumission (dont la dernière au premier round sur Kris McCray, finaliste du TUF 11), Rocha est maintenant opposé à Jake Ellenberger. Ellenberger passe une amenée au sol au début du round... et comprend vite que ce n'était pas dans son intérêt! Le Brésilien le passe à peu près dans toutes les positions existantes, mais ne parvient pas à conclure (eh oui, en free-fight c'est possible de dire qu'on a pas conclu alors qu'on a pris quelqu'un dans toutes les positions). Au deuxième round, Rocha essaye de retourner au sol où ça s'était plutôt bien passé pour lui, mais son niveau en lutte est insuffisant, et Ellenberger cette fois ne l'aide pas.
Les deux derniers rounds vont se ressembler : échanges en pieds-poings où personne n'est à l'aise (mais, même si c'est Rocha qui recule, il envoie plus d'attaques et est plus précis, rappelant que boxer sans avoir à surveiller les takedowns adverses c'est plus confortable), et Ellenberger qui passe une amenée au sol en 30 secondes avant la fin pour gagner des points, 30 secondes qui suffisent à son adversaire pour prendre l'avantage.
Pas de chance pour Rocha, son premier combat jusqu'à la limite de temps a eu lieu à l'UFC, où les juges semblent parfois (y compris quand une ceinture est en jeu, souvenez-vous de Shogun-Machida 1, ou de Edgar-Maynard 2) avoir regardé une série télé ou un film porno à la place du combat, et/ou avoir absorbé de fortes doses d'hallucinogènes. Il perd donc de façon absurde sur décision partagée.
Jon Jones VS Ryan Bader
D'entrée, Jones amène Bader au sol, atterrit en garde latérale, passe en position nord-sud et attaque... avec des coups de menton, puis tente un étranglement, pendant que Bader essaye désespérément de se relever. Il finit par y arriver à la moitié du round, attaque en pieds-poings et se fait dominer, tente un nouvelle amenée au sol... facilement contrée, et Bader qui ne domine pas sur les amenées au sol, c'est un peu comme Lionel Messi qui jouerait un match de foot en tongues, autant dire que ça s'annonce très mal. Jusqu'à la fin du round, Jones cherchera à passer un étranglement et matraquera les côtes de son adversaire avec ses coudes et ses poings, en guettant une ouverture au visage. Bader, bien qu'écrasé par Jones, se sera montré un cran au dessus de ses derniers aversaires qui n'avaient pas survécu longtemps à son ground'n'pound.
Au deuxième round, Ryan Bader frappe fort mais dans le vide (les crochets, pas évident quand l'adversaire a la plus grande allonge de la catégorie), Jon Jones offre son festival habituel (front kick, coup de coude sauté, ...) et touche surtout en low kick. En contrant une amenée au sol, Jones tente un triangle avec les bras, puis passe en guillotine, Bader tape sur ce qui sera la "submission of the night"
A l'interview d'après combat, Joe Rogan annonce à Jon Jones que Rashad Evans ne pourra pas combattre pour le titre le 19 mars, et que l'UFC lui propose la place. Jones semble heureux d'accepter ce qui ressemble pourtant à un cadeau empoisonné (Quinton Jackson avait d'ailleurs refusé avant lui) : il a moins de 2 mois pour récupérer de ce combat et se préparer à: 1° affronter Shogun, 2° être opérationnel pour un combat de 5 rounds.
Forrest Griffin VS Rich Franklin
Contré par un low-kick sur sa jambe d'appui, Franklin passera le premier round sur le dos, à contenir le ground'n'pound de Griffin. Les deux rounds suivants se dérouleront surtout debout.
Franklin prend l'initiative et essaye de boxer au visage, Griffin contre et termine ses enchaînements en low kicks ou middle kicks, attaquant parfois avec des directs. Aidé aussi par son allonge, c'est Griffin qui touchera le plus souvent au deuxième round avant de fatiguer au troisième round, bien plus serré, et gagnera par décision unanime (29-28).
Anderson Silva VS Vitor Belfort
Belfort est bien entouré pour son retour : Ray Sefo et Randy Couture (qu'il a affronté 3 fois) sont dans son coin, ce qui laisse supposer une très bonne préparation. En revanche, dans le coin de Silva, aucun de ses partenaires prestigieux: Nogueira, Dos Santos ou encore Ryoto Machida sont absents. Le combat démarre mal pour ceux qui s'attendaient au feu d'artifice qu'on pouvait espérer : la première attaque, un low-kick de Belfort, ne part qu'au bout d'1minute30, suivi d'un deuxième... 45 secondes plus tard. Le reste du combat sera pourtant loin de ressembler à un épisode de Derrick. Le "Phenom", plus à l'aise, tente un gauche-droite, envoie Silva au sol en contrant un high kick, les deux combattants se relèvent et Belfort évite un coup de genou de justesse en sortant du clinch. Un high kick, deux directs successifs sont tentés, bien évités par "l'araignée", qui soudain envoie un front kick explosif au visage. Belfort s'écroule, l'arbitre ne tarde pas à arrêter le combat. L'exploit est d'autant plus impressionnant qu'un high kick au visage, même venant de grands spécialistes comme Glaube Feitosa ou Semmy Schilt, normalement ça ne met pas KO.
Anderson Silva emporte donc sa 13ème victoire consécutive à l'UFC, garde son titre, rattrape les combats peu convainquants qu'il a pu faire récemment, et empoche de façon justifiée les 75 000 dollars du KO de la soirée malgré le spectacle offert plus tôt par Kyle Kingsbury.
jeudi 3 février 2011
Yokozuna is back back... et présentation de l'UFC 126
Après très très longtemps d'absence, je reviens, pour de vrai, enfin je vais essayer. Par paresse, je n'ai rien écrit depuis plus d'un an, même quand Fedor a subi sa première défaite, même quand Overeem est rentré dans l'histoire des arts martiaux en étant champion à la fois d'une organisation majeure de free-fight (le Strikeforce, et maintenant le Dream) et du K-1, consécration officieuse au titre de combattant ultime, rêve de nombreux combattants depuis 1993 (UFC 1 et 1er K-1 Grand prix), objectif par exemple de Patrick Smith, ou plus récemment de Mirko Filipovic (qui n'ont gagné aucun des deux...).
On peut bien sûr dire que le tournoi K-1 d'Overeem a été largement facilité (victoire laborieuse en quarts contre Tyrone Spong qui n'était sûrement pas un favori, adversaires en demis et en finales ruinés par leur combat du tour précédent, ...), ou encore que maintenant, pour être vraiment le combattant ultime, il faudrait aussi gagner le tournoi de grappling d'Abu Dhabi (Overeem y a d'ailleurs déjà participé, sans aller très loin), mais ça fait quand même plus de 15 ans que ce doublon paraissait inaccessible.
Et en attendant, justement, le prochain tournoi Strikeforce, une présentation de quelques combats de l'UFC 126 (5 février), dont deux combats feraient chacun un excellent main event, est une bonne occasion de reprendre le blog.
Vitor Belfort VS Anderson Silva
Anderson Silva semble parfois tellement au dessus des autres combattants de sa catégorie que ça en devient lassant. Le président de l'UFC, Dana White, a d'ailleurs déjà plusieurs fois fait semblant de vouloir le forcer à bouger définitivement dans la catégorie de poids supérieure, où il a d'ailleurs gagné au premier round ses deux combats. Son obstacle pour une 13ème victoire consécutive (le record précédent est de... 8 victoires, détenu par Royce Gracie et Jon Fitch) n'est ni plus ni moins que le légendaire Vitor Belfort, et il faut admettre qu'il y a du suspens... ce qui n'a pas toujours été le cas lors des défenses de titre de Silva!
Le combat aurait du se faire il y a longtemps, mais a été considérablement retardé par le passage successif des deux combattants sur la table d'opérations, et peut-être par l'admission de Belfort (en conférence de presse officielle!) que d'autres méritaient plus que lui un combat pour le titre (Demian Maïa et Chael Sonnen ont depuis été victimes du niveau de Silva... mais Nate Marquart, le challenger n°1 d'alors, n'a toujours pas eu sa chance et a subi 2 défaites!). Difficile de faire un pronostic. Si Vitor Belfort est un des combattants les plus irréguliers du free-fight et n'a pas combattu depuis un an et demie (opération oblige, de Silva... puis de lui), il a rappelé lors de ses deux derniers combats à quel point la vitesse de ses poings pouvait surprendre (Matt Lindland et Rich Franklin ont respectivement été "surpris" en... 37 secondes et 3 minutes). Depuis son fameux combat de 44 secondes contre Wanderlei Silva, gauche-droite se dit d'ailleurs "mitraillette" au pluriel quand on parle de Belfort. Difficile pourtant de deviner si ce sera suffisant contre les esquives extraordinaires, les attaques variées, l'allonge et le sens de la distance d'Anderson Silva.
Vitor Belfort est ceinture noire de jiu-jitsu brésilien sous le légendaire Carlson Gracie, et a quatre titres mondiaux à son palmarès, mais Silva a étranglé l'ancien lutteur olympique Dan Henderson et, plus récemment, après avoir pris des rochers dans la tête sur le dos pendant 4 rounds (soit 20 minutes!), Chaël Sonnen. Le cardio d'Anderson Silva a parfois laissé à désirer (il a montré qu'il se débrouillait très bien même sans aucune énergie mais, les combats devenant soporifiques, Dana White faisait à chaque fois semblant d'être très très en colère), Demain Maia a prouvé de façon très convaincante que ses provocations ne voulaient pas toujours dire qu'il dominait largement, mais il reste quand même sur 12 victoires consécutives à l'UFC.
Vitor Belfort n'a pas toujours décroché le menton de ses adversaires en un éclair, il n'a pas combattu depuis un an et demie... mais ses deux dernières victimes étaient loin d'être sorties d'une poubelle. Autant de bonne raison d'attendre avec impatience ce qui va se passer ce week-end, et de ne surtout pas parier d'argent!
Rich Franklin contre Forrest Griffin
A peu près la même tête, un style de combat sans point fort (et surtout sans point faible) saillant... comme le monde était bien fait, Rich Franklin et Forrest Griffin n'étaient pas dans la même catégorie de poids. Jusqu'à ce que, largement moins fort qu'Anderson Silva et largement plus fort que les autres poids moyens, Rich Franklin ait la bonne idée de changer de catégorie... et la mauvaise idée de le faire pour aller en lours-légers, la catégorie de Forrest Griffin. L'UFC, impitoyable, a poussé le sadisme jusqu'à les faire s'affronter, devant un public qui aura l'impression de voir double.
Bien sûr, Rich Franklin est le seul a porter lors de ses combats un short rose, et il a une préférence pour les front kicks là où Griffin enverra plutôt des low-kicks, mais mieux vaut quand même que les spectateurs ne forcent pas sur l'alcool. Là encore, mais pour une raison différente, bon courage aux parieurs!
Ryan Bader contre Jon Jones
Deux stars montantes, jeunes et invaincues (si on oublie la disqualification absurde de Jon Jones qui était en train de littéralement exécuter Matt Hamill), que personne ne semble pouvoir stopper, s'affrontent... l'un des deux va donc bien devoir être stoppé, ou au moins ralenti. Jon Jones s'est mis le public de son côté dès ses débuts à l'UFC, envoyant ses coups de pieds et de coude retournés, ses projections spectaculaires, sans être intimidé par l'expérience nettement supérieure de ses adversaires (Stephen Bonnar en particulier a du se demander ce qui pouvait bien se passer). Son niveau initial ne l'a pas empêché de progresser de combat en combat, améliorant très rapidement son cardio suspect (c'est ça, d'être habitué à gagner au premier round...) et se faisant coacher par l'entraîneur n°1 du moment, Greg Jackson (coach de Rashan Evans, Georges Saint Pierre... et qui a récemment transformé le monotache Clayton Guida en candidat plausible au titre). Ryan Bader a gagné une saison d'Ultimate Fighter... et a tranquillement continué d'enchaîner les victoires, avec le même style, même quand ses adversaires s'appelaient Keith Jardine ou encore Rogerio Nogueira.
Jon Jones devrait à priori l'emporter facilement, il dit lui-même que l'UFC lui oppose toujours des lutteurs et qu'il commence à savoir se débrouiller (il a projeté Matt Hamill, Brandon Vera et Wladimir Matyushenko comme une ceinture noire de judo projetterait une ceinture verte... pour ne parler que de Brandon Vera, le combat s'était beaucoup moins bien passé même pour Randy Couture). Les armes de Ryan Bader sont toujours les mêmes : un ground'n'pound et une condition physique irréprochables, et des crochets surpuissants quand l'adversaire présente un risque au sol.
Le vainqueur sera peut-être le prochain adversaire de Rashad Evans ou Mauricio Rua, pour la ceinture.
Norifumi Yamamoto contre Demetrius Jonhson
Nouvelle victoire de Zuffa (producteurs de l'UFC) sur le marché free-fight japonais, Norifumi Yamamoto débute à l'UFC. Reste à savoir si, après sa blessure (presque 2 ans sans combattre) et son comeback difficile (2 défaites, puis une victoire sur un adversaire peu prestigieux), Yamamoto sera plus que l'ombre de la star qu'il était. Début de réponse samedi, contre un des nombreux poids plume et coq qui auront bénéficié de la fusion du WEC et de l'UFC.
On peut bien sûr dire que le tournoi K-1 d'Overeem a été largement facilité (victoire laborieuse en quarts contre Tyrone Spong qui n'était sûrement pas un favori, adversaires en demis et en finales ruinés par leur combat du tour précédent, ...), ou encore que maintenant, pour être vraiment le combattant ultime, il faudrait aussi gagner le tournoi de grappling d'Abu Dhabi (Overeem y a d'ailleurs déjà participé, sans aller très loin), mais ça fait quand même plus de 15 ans que ce doublon paraissait inaccessible.
Et en attendant, justement, le prochain tournoi Strikeforce, une présentation de quelques combats de l'UFC 126 (5 février), dont deux combats feraient chacun un excellent main event, est une bonne occasion de reprendre le blog.
Vitor Belfort VS Anderson Silva
Anderson Silva semble parfois tellement au dessus des autres combattants de sa catégorie que ça en devient lassant. Le président de l'UFC, Dana White, a d'ailleurs déjà plusieurs fois fait semblant de vouloir le forcer à bouger définitivement dans la catégorie de poids supérieure, où il a d'ailleurs gagné au premier round ses deux combats. Son obstacle pour une 13ème victoire consécutive (le record précédent est de... 8 victoires, détenu par Royce Gracie et Jon Fitch) n'est ni plus ni moins que le légendaire Vitor Belfort, et il faut admettre qu'il y a du suspens... ce qui n'a pas toujours été le cas lors des défenses de titre de Silva!
Le combat aurait du se faire il y a longtemps, mais a été considérablement retardé par le passage successif des deux combattants sur la table d'opérations, et peut-être par l'admission de Belfort (en conférence de presse officielle!) que d'autres méritaient plus que lui un combat pour le titre (Demian Maïa et Chael Sonnen ont depuis été victimes du niveau de Silva... mais Nate Marquart, le challenger n°1 d'alors, n'a toujours pas eu sa chance et a subi 2 défaites!). Difficile de faire un pronostic. Si Vitor Belfort est un des combattants les plus irréguliers du free-fight et n'a pas combattu depuis un an et demie (opération oblige, de Silva... puis de lui), il a rappelé lors de ses deux derniers combats à quel point la vitesse de ses poings pouvait surprendre (Matt Lindland et Rich Franklin ont respectivement été "surpris" en... 37 secondes et 3 minutes). Depuis son fameux combat de 44 secondes contre Wanderlei Silva, gauche-droite se dit d'ailleurs "mitraillette" au pluriel quand on parle de Belfort. Difficile pourtant de deviner si ce sera suffisant contre les esquives extraordinaires, les attaques variées, l'allonge et le sens de la distance d'Anderson Silva.
Vitor Belfort est ceinture noire de jiu-jitsu brésilien sous le légendaire Carlson Gracie, et a quatre titres mondiaux à son palmarès, mais Silva a étranglé l'ancien lutteur olympique Dan Henderson et, plus récemment, après avoir pris des rochers dans la tête sur le dos pendant 4 rounds (soit 20 minutes!), Chaël Sonnen. Le cardio d'Anderson Silva a parfois laissé à désirer (il a montré qu'il se débrouillait très bien même sans aucune énergie mais, les combats devenant soporifiques, Dana White faisait à chaque fois semblant d'être très très en colère), Demain Maia a prouvé de façon très convaincante que ses provocations ne voulaient pas toujours dire qu'il dominait largement, mais il reste quand même sur 12 victoires consécutives à l'UFC.
Vitor Belfort n'a pas toujours décroché le menton de ses adversaires en un éclair, il n'a pas combattu depuis un an et demie... mais ses deux dernières victimes étaient loin d'être sorties d'une poubelle. Autant de bonne raison d'attendre avec impatience ce qui va se passer ce week-end, et de ne surtout pas parier d'argent!
Rich Franklin contre Forrest Griffin
A peu près la même tête, un style de combat sans point fort (et surtout sans point faible) saillant... comme le monde était bien fait, Rich Franklin et Forrest Griffin n'étaient pas dans la même catégorie de poids. Jusqu'à ce que, largement moins fort qu'Anderson Silva et largement plus fort que les autres poids moyens, Rich Franklin ait la bonne idée de changer de catégorie... et la mauvaise idée de le faire pour aller en lours-légers, la catégorie de Forrest Griffin. L'UFC, impitoyable, a poussé le sadisme jusqu'à les faire s'affronter, devant un public qui aura l'impression de voir double.
Bien sûr, Rich Franklin est le seul a porter lors de ses combats un short rose, et il a une préférence pour les front kicks là où Griffin enverra plutôt des low-kicks, mais mieux vaut quand même que les spectateurs ne forcent pas sur l'alcool. Là encore, mais pour une raison différente, bon courage aux parieurs!
Ryan Bader contre Jon Jones
Deux stars montantes, jeunes et invaincues (si on oublie la disqualification absurde de Jon Jones qui était en train de littéralement exécuter Matt Hamill), que personne ne semble pouvoir stopper, s'affrontent... l'un des deux va donc bien devoir être stoppé, ou au moins ralenti. Jon Jones s'est mis le public de son côté dès ses débuts à l'UFC, envoyant ses coups de pieds et de coude retournés, ses projections spectaculaires, sans être intimidé par l'expérience nettement supérieure de ses adversaires (Stephen Bonnar en particulier a du se demander ce qui pouvait bien se passer). Son niveau initial ne l'a pas empêché de progresser de combat en combat, améliorant très rapidement son cardio suspect (c'est ça, d'être habitué à gagner au premier round...) et se faisant coacher par l'entraîneur n°1 du moment, Greg Jackson (coach de Rashan Evans, Georges Saint Pierre... et qui a récemment transformé le monotache Clayton Guida en candidat plausible au titre). Ryan Bader a gagné une saison d'Ultimate Fighter... et a tranquillement continué d'enchaîner les victoires, avec le même style, même quand ses adversaires s'appelaient Keith Jardine ou encore Rogerio Nogueira.
Jon Jones devrait à priori l'emporter facilement, il dit lui-même que l'UFC lui oppose toujours des lutteurs et qu'il commence à savoir se débrouiller (il a projeté Matt Hamill, Brandon Vera et Wladimir Matyushenko comme une ceinture noire de judo projetterait une ceinture verte... pour ne parler que de Brandon Vera, le combat s'était beaucoup moins bien passé même pour Randy Couture). Les armes de Ryan Bader sont toujours les mêmes : un ground'n'pound et une condition physique irréprochables, et des crochets surpuissants quand l'adversaire présente un risque au sol.
Le vainqueur sera peut-être le prochain adversaire de Rashad Evans ou Mauricio Rua, pour la ceinture.
Norifumi Yamamoto contre Demetrius Jonhson
Nouvelle victoire de Zuffa (producteurs de l'UFC) sur le marché free-fight japonais, Norifumi Yamamoto débute à l'UFC. Reste à savoir si, après sa blessure (presque 2 ans sans combattre) et son comeback difficile (2 défaites, puis une victoire sur un adversaire peu prestigieux), Yamamoto sera plus que l'ombre de la star qu'il était. Début de réponse samedi, contre un des nombreux poids plume et coq qui auront bénéficié de la fusion du WEC et de l'UFC.
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