jeudi 3 février 2011

Yokozuna is back back... et présentation de l'UFC 126


Après très très longtemps d'absence, je reviens, pour de vrai, enfin je vais essayer. Par paresse, je n'ai rien écrit depuis plus d'un an, même quand Fedor a subi sa première défaite, même quand Overeem est rentré dans l'histoire des arts martiaux en étant champion à la fois d'une organisation majeure de free-fight (le Strikeforce, et maintenant le Dream) et du K-1, consécration officieuse au titre de combattant ultime, rêve de nombreux combattants depuis 1993 (UFC 1 et 1er K-1 Grand prix), objectif par exemple de Patrick Smith, ou plus récemment de Mirko Filipovic (qui n'ont gagné aucun des deux...).
On peut bien sûr dire que le tournoi K-1 d'Overeem a été largement facilité (victoire laborieuse en quarts contre Tyrone Spong qui n'était sûrement pas un favori, adversaires en demis et en finales ruinés par leur combat du tour précédent, ...), ou encore que maintenant, pour être vraiment le combattant ultime, il faudrait aussi gagner le tournoi de grappling d'Abu Dhabi (Overeem y a d'ailleurs déjà participé, sans aller très loin), mais ça fait quand même plus de 15 ans que ce doublon paraissait inaccessible.
Et en attendant, justement, le prochain tournoi Strikeforce, une présentation de quelques combats de l'UFC 126 (5 février), dont deux combats feraient chacun un excellent main event, est une bonne occasion de reprendre le blog.

Vitor Belfort VS Anderson Silva

Anderson Silva semble parfois tellement au dessus des autres combattants de sa catégorie que ça en devient lassant. Le président de l'UFC, Dana White, a d'ailleurs déjà plusieurs fois fait semblant de vouloir le forcer à bouger définitivement dans la catégorie de poids supérieure, où il a d'ailleurs gagné au premier round ses deux combats. Son obstacle pour une 13ème victoire consécutive (le record précédent est de... 8 victoires, détenu par Royce Gracie et Jon Fitch) n'est ni plus ni moins que le légendaire Vitor Belfort, et il faut admettre qu'il y a du suspens... ce qui n'a pas toujours été le cas lors des défenses de titre de Silva!
Le combat aurait du se faire il y a longtemps, mais a été considérablement retardé par le passage successif des deux combattants sur la table d'opérations, et peut-être par l'admission de Belfort (en conférence de presse officielle!) que d'autres méritaient plus que lui un combat pour le titre (Demian Maïa et Chael Sonnen ont depuis été victimes du niveau de Silva... mais Nate Marquart, le challenger n°1 d'alors, n'a toujours pas eu sa chance et a subi 2 défaites!). Difficile de faire un pronostic. Si Vitor Belfort est un des combattants les plus irréguliers du free-fight et n'a pas combattu depuis un an et demie (opération oblige, de Silva... puis de lui), il a rappelé lors de ses deux derniers combats à quel point la vitesse de ses poings pouvait surprendre (Matt Lindland et Rich Franklin ont respectivement été "surpris" en... 37 secondes et 3 minutes). Depuis son fameux combat de 44 secondes contre Wanderlei Silva, gauche-droite se dit d'ailleurs "mitraillette" au pluriel quand on parle de Belfort. Difficile pourtant de deviner si ce sera suffisant contre les esquives extraordinaires, les attaques variées, l'allonge et le sens de la distance d'Anderson Silva.
Vitor Belfort est ceinture noire de jiu-jitsu brésilien sous le légendaire Carlson Gracie, et a quatre titres mondiaux à son palmarès, mais Silva a étranglé l'ancien lutteur olympique Dan Henderson et, plus récemment, après avoir pris des rochers dans la tête sur le dos pendant 4 rounds (soit 20 minutes!), Chaël Sonnen. Le cardio d'Anderson Silva a parfois laissé à désirer (il a montré qu'il se débrouillait très bien même sans aucune énergie mais, les combats devenant soporifiques, Dana White faisait à chaque fois semblant d'être très très en colère), Demain Maia a prouvé de façon très convaincante que ses provocations ne voulaient pas toujours dire qu'il dominait largement, mais il reste quand même sur 12 victoires consécutives à l'UFC.
Vitor Belfort n'a pas toujours décroché le menton de ses adversaires en un éclair, il n'a pas combattu depuis un an et demie... mais ses deux dernières victimes étaient loin d'être sorties d'une poubelle. Autant de bonne raison d'attendre avec impatience ce qui va se passer ce week-end, et de ne surtout pas parier d'argent!

Rich Franklin contre Forrest Griffin

A peu près la même tête, un style de combat sans point fort (et surtout sans point faible) saillant... comme le monde était bien fait, Rich Franklin et Forrest Griffin n'étaient pas dans la même catégorie de poids. Jusqu'à ce que, largement moins fort qu'Anderson Silva et largement plus fort que les autres poids moyens, Rich Franklin ait la bonne idée de changer de catégorie... et la mauvaise idée de le faire pour aller en lours-légers, la catégorie de Forrest Griffin. L'UFC, impitoyable, a poussé le sadisme jusqu'à les faire s'affronter, devant un public qui aura l'impression de voir double.
Bien sûr, Rich Franklin est le seul a porter lors de ses combats un short rose, et il a une préférence pour les front kicks là où Griffin enverra plutôt des low-kicks, mais mieux vaut quand même que les spectateurs ne forcent pas sur l'alcool. Là encore, mais pour une raison différente, bon courage aux parieurs!


Ryan Bader contre Jon Jones

Deux stars montantes, jeunes et invaincues (si on oublie la disqualification absurde de Jon Jones qui était en train de littéralement exécuter Matt Hamill), que personne ne semble pouvoir stopper, s'affrontent... l'un des deux va donc bien devoir être stoppé, ou au moins ralenti. Jon Jones s'est mis le public de son côté dès ses débuts à l'UFC, envoyant ses coups de pieds et de coude retournés, ses projections spectaculaires, sans être intimidé par l'expérience nettement supérieure de ses adversaires (Stephen Bonnar en particulier a du se demander ce qui pouvait bien se passer). Son niveau initial ne l'a pas empêché de progresser de combat en combat, améliorant très rapidement son cardio suspect (c'est ça, d'être habitué à gagner au premier round...) et se faisant coacher par l'entraîneur n°1 du moment, Greg Jackson (coach de Rashan Evans, Georges Saint Pierre... et qui a récemment transformé le monotache Clayton Guida en candidat plausible au titre). Ryan Bader a gagné une saison d'Ultimate Fighter... et a tranquillement continué d'enchaîner les victoires, avec le même style, même quand ses adversaires s'appelaient Keith Jardine ou encore Rogerio Nogueira.
Jon Jones devrait à priori l'emporter facilement, il dit lui-même que l'UFC lui oppose toujours des lutteurs et qu'il commence à savoir se débrouiller (il a projeté Matt Hamill, Brandon Vera et Wladimir Matyushenko comme une ceinture noire de judo projetterait une ceinture verte... pour ne parler que de Brandon Vera, le combat s'était beaucoup moins bien passé même pour Randy Couture). Les armes de Ryan Bader sont toujours les mêmes : un ground'n'pound et une condition physique irréprochables, et des crochets surpuissants quand l'adversaire présente un risque au sol.
Le vainqueur sera peut-être le prochain adversaire de Rashad Evans ou Mauricio Rua, pour la ceinture.

Norifumi Yamamoto contre Demetrius Jonhson

Nouvelle victoire de Zuffa (producteurs de l'UFC) sur le marché free-fight japonais, Norifumi Yamamoto débute à l'UFC. Reste à savoir si, après sa blessure (presque 2 ans sans combattre) et son comeback difficile (2 défaites, puis une victoire sur un adversaire peu prestigieux), Yamamoto sera plus que l'ombre de la star qu'il était. Début de réponse samedi, contre un des nombreux poids plume et coq qui auront bénéficié de la fusion du WEC et de l'UFC.

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