mercredi 23 mars 2011

Résumé de l'UFC 128 : Fedor est mort (au figuré!), place à Jon Jones

Une fois n'est pas coutume, un UFC pauvre en victoires au 1er round et riche en spectacle a eu lieu samedi dernier, avec une fin largement à la hauteur du reste de l'event.

Edson Barboza contre Anthony Njokuani

Edson Barboza remporte une décision unanime et reste invaincu après 3 rounds d'un combat qui ressemblait tellement à du kickboxing que les rares amenées au sol prenaient surtout le public par surprise. Njokuani avait pourtant dominé, légèrement mais distinctement, en particulier avec ses frappes au corps, l'ensemble des échanges. L'incroyable coup de pied retourné au visage passé dans les dernières secondes a probablement influencé les juges. Il est en tout cas sûrement pour beaucoup pour le fait que le combat ait été nommé Fight of the Night, pas vraiment mérité d'après moi avec les guerres qui ont eu lieu plus tard dans la soirée.

Luiz Cane contre Eliott Marshall

Après deux grands moments de solitude contre Rogerio Nogueira puis Cyrille Diabaté, Cane est dos au mur pour ce combat contre l'honorable Eliott Marshall, qui revient à l'UFC après 3 victoires consécutives dans une autre organisation. Marshall fait croire pendant quelques secondes qu'il va accepter l'affrontement debout, quand il envoie un high kick facilement bloqué, mais la tentative de single-leg un peu optimiste qui suit peu après confirme que, sans surprises, il préfère être au sol. Cane, pédagogique, lui montrera avec un crochet du droit qu'en effet ça aurait été préférable, et lui montrera surtout pourquoi il ne faut jamais bloquer un low kick avec les mains contre quelqu'un qui sait boxer (1° ça montre à l'adversaire qu'on est nul en pieds-poings, 2° les mains ne peuvent pas être à deux endroit à la fois, et il est de notoriété publique que la cuisse est loin du menton, 3° de toutes façons ça fait mal quand même). En résistant à la tempête de coups de poings qui suit son knock down, Marshall tente une clef de genou qui crée une ouverture supplémentaire, ce qui suffit à Cane pour finir le travail et prouver que malgré deux défaites éclair consécutives il est encore là.

Rafael Assuncao contre Eric Koch

Dans un style qui rappelle un peu celui de Ryoto Machida, Koch utilise son allonge pour forcer son adversaire à aller le chercher. Cette technique lui permettra de placer un crochet fulgurant en contre, en reculant, avec son poing avancé, qui lui vaudra une victoire spectaculaire et la prime justifiée du KO of the Night.

Mirko « Cro Cop » Filipovic contre Brendan Schaub

Contrairement à Pat Barry lors du dernier combat de Cro Cop, Schaub ne se laisse absolument pas intimider par son adversaire (il se fera même retirer un point par l'arbitre pour des coups dans la nuque!). Le déroulement du combat est assez répétitif, laissant au public le temps de constater qu'on pourrait croire à un affrontement entre le sosie de Sasha Baron Cohen et celui de Bigard : les échanges sont équilibrés en pieds-poings, Cro Cop passe de bons coups de poings et coudes même quand il est bloqué dos à la cage, et Schaub parvient à faire quelques dégâts une fois qu'il a passé son amenée au sol, ce qui aurait du lui suffire pour l'emporter... sans le point déduit. Si on ajoute à ça le prestige de Cro Cop, les coups qui ont tout de même été encaissés, et les critères bien particuliers, connus d'eux seuls, des juges de l'UFC, rien n'est certain quand le gong sonne le début du 3ème round. C'est à peu près une minute avant la fin qu'un direct de Schaub vient toucher de plein fouet la tempe de Filipovic, qui armait un coup de pied. Il s'écroule immédiatement, confirmant après sa défaite contre Mir que le 3ème round ne lui porte pas bonheur. On peut penser aussi que sa garde était basse à cause de la fatigue, mais aussi des nombreuses tentatives d'amener au sol de son adversaire qui ont précédé. Toujours est-il que, comme à son habitude quand il est mis KO, l'ancien champion du Pride est dans un état lamentable. Schaub, en plus de donner un coup de pouce à sa carrière, profite du fait qu'il n'y ait eu aucune victoire sur une clef dans la soirée pour partager le KO of the Night avec Eric Koch.

Nate Marquardt contre Dan Miller

Marquardt domine d'un cran tous les domaines du combat, que ce soit le pieds-poings, les projections et le sol (il va jusqu'à donner l'impression que le ground'n'pound c'est facile, malgré les tentatives de clefs constantes et variées de Miller), et pourtant son adversaire n'est ridicule à aucun moment, plaçant de belles attaques en boxe (mais bien moins que ce qu'il encaisse) et donnant deux fois l'impression que sa guillotine est passée, impressionnant au contraire par sa combativité, son cardio et sa technique. Marquardt gagne nettement, mais pas sans être mis en danger, et surtout seulement sur décision. Miller donne d'excellentes raisons de regretter qu'il n'ait pas été prévenu dans un délai décent qu'il allait affronter l'ancien n°2 de la catégorie, alors que son adversaire est loin, très loin d'avoir fait disparaître les doutes qui ont pu faire leur apparition lors de sa défaite contre Sonnen.

Jim Miller contre Kamal Shalorus

Bien que surnommé Prince of Persia, l'Iranien, avec son palmarès très conséquent en lutte, est plus réputé pour faire voler ses adversaires que pour sauter par dessus des oubliettes. C'est contre cet adversaire prestigieux et invaincu que Jim Miller devra faire honneur à la performance de son frère. Des échanges explosifs en pieds-poings débutent dès que le gong sonne. Difficile de savoir qui a l'avantage jusqu'à ce que le pied de Miller ne vienne claquer sur la tempe de Shalorus, qui amortit à peine le coup avec sa main mais fait l'exploit d'encaisser plutôt bien, sûrement en grande partie grâce à un cou extrêmement musclé. Les échanges debout reprennent au deuxième round, et Miller en profite vers la moitié pour, contre toute attente, amener son adversaire au sol, plongeant sur sa jambe pendant un gauche-droite envoyé un peu haut. Il prend rapidement le dos, mais le gong retentira avant qu'il ne puisse passer un étranglement à Shalorus, ni même déboîter sa mâchoire malgré les fois où il a forcé comme un malade alors que l'avant-bras n'était pas encore sur la gorge. Comme dans le jeu vidéo, Prince of Persia doit maintenant être attentif au chrono : s'il n'en finit pas dans les 5 prochaines minutes, une décision des juges en sa faveur serait une énorme surprise. C'est pourtant Miller qui évitera aux juges de travailler : la tête un peu basse, probablement pour passer une projection ou pour esquiver un crochet, Shalorus mange un uppercut à la trajectoire un peu large qu'il digère moins bien que le high kick du premier round. Il recule maladroitement, pendant que son adversaire finit le travail avec un direct puis un coup de genou.

Urijah Faber contre Eddie Wineland

Faber tente d'entrée de jeu de projeter, et Wineland lui montre d'entrée de jeu que ça ne va pas être facile. Qu'à cela ne tienne, Faber reste collé et fait un inventaire assez complet des projections existantes, sans en passer une. C'est finalement lui qui, à la moitié du round, se retrouve sur le ventre et encaisse un crochet en se relevant. Faber se décide ensuite à boxer. Les combattants sont plutôt à égalité dans le domaine, mais le pied-poings ne permet pas à Faber de mieux passer ses projections. Sa boxe fait penser à de la boxe anglaise amateur de très haut niveau : garde basse, esquives au millimètre, les poings qui partent tout en explosivité et en vitesse. Wineland, lui, se sert de son allonge et cherche le contre. Au deuxième round, Faber finit par passer une amenée au sol, en saisissant la jambe sur un low kick. Il alterne coups de coude et slams sur Eddie Wineland qui ferme sa garde et bloque ce qu'il peut mais a l'air un peu perdu. Un indice assez clair pour les juges pour savoir quel vainqueur ils doivent désigner, mais pas de quoi, loin de là, finir le combat avant le quart d'heure réglementaire. Ce ground'n'pound ne dure pas éternellement et, nouveau round oblige, les combattants finissent par repartir debout. Wineland est plus offensif debout, sans que ça lui permette de prendre vraiment l'avantage. Au contraire, Faber finit par faire mal sur un crochet, ce qui lui permet de passer quelques autres coups de poing. Il passe ensuite une nouvelle projection après une belle séquence de lutte : il ne lui reste plus qu'à continuer de faire ce qu'il a fait un deuxième round pour s'assurer une décision confortable. Un beau combat, qui donne envie de revoir rapidement ces deux combattants.

Jon Jones contre Mauricio Rua

Pour sa première défense de titre, Mauricio Rua affronte un jeune prodige, encore peu expérimenté mais qu'on a encore jamais vu en difficulté. A ceux qui se demandaient s'il oserait utiliser ses techniques aériennes contre un champion du calibre de Shogun, Jones répond rapidement en démarrant le combat sur un coup de genou sauté. Suivent un high kick, un front kick et un coup de pied retourné, mais rien ne passe même si aucune ouverture n'est laissée pour un contre. Autre spécialité de Jones, autre point d'interrogation sur ce combat : les projections. Là encore, une réponse est vite donnée : le lutteur, profitant d'un direct bien esquivé, se colle à son adversaire, et après seulement 30 secondes de combat, Shogun est sur le dos. Ce qui amène au point d'interrogation suivant : le ground'n'pound. Jones s'en était plaint, il a surtout était opposé à des lutteurs. Et les lutteurs sont moins à l'aise sur le dos. Shogun, lui, vient plutôt du jiu-jitsu brésilien, donc sait bien se défendre mais surtout attaquer dans cette position. Bien que presque contre la cage, il tente successivement clefs de genou puis triangle, sans succès, et se fait passer la garde. Il reprend Jon Jones dans sa garde, puis dans sa demi-garde pour aller chercher les jambes pour une clef de genou ou un renversement, mais ça ne passe pas et il prend des coups au passage, et les coups de Jon Jones au sol n'ont rien à voir avec du lay and pray : il frappe pour faire des dégâts, et il y arrive toujours, pour le plus grand plaisir du public qui scande « Jonny Bones Jones » puis « USA ». Shogun se relève, encaisse au passage un coup de genou au corps... puis un au visage (plutôt un high kick en fait, jambe dépliée après un coup de genou manqué de peu), puis un direct plein pot, puis un enchaînement de coups de poing et un front kick au visage! Prouvant qu'il a bien fait ses débuts à la Chute Boxe, où des combattants tels que Wanderlei Silva, Anderson Silva ou son frère Murilo « Ninja » faisaient leurs sparrings à 100% de puissance, Mauricio Rua reste debout, mais avec le dynamisme et l'explosivité d'un zombie. Jones ne parvient pas à l'achever et, étrangement, ne se précipite pas et s'éloigne. Shogun semble aussi avoir la capacité d'encaisse et la résilience du zombie et, malgré deux puissants coups encaissés au corps, récupère AVANT la fin du round. Après un coup de coude retourné facilement esquivé, il saisit le dos de Jones, ce qui stratégiquement peut surprendre contre un tel génie des projections (pourquoi ne pas frapper à la place?). Il plonge en fait dans les jambes, mais ça ne passe pas, et il se retrouve sur le dos. Là, les deux combattants patientent pendant les 30 secondes qui restent jusqu'à la fin du round. En général c'est mal vu, mais en même temps il en reste quatre.

Au deuxième round, Shogun est vite bloqué contre la cage. Profitant cette fois-ci du corps à corps plutôt que d'un échange de coups, Jones passe son coup de coude retourné à la perfection. Un direct suit qui passe dans une garde pas assez serrée mais, là encore, Shogun survit et son adversaire ne se précipite pas pour l'achever. En pieds-poings, le challenger se sert de son allonge et du clinch pour neutraliser celui qui, pour mémoire, vient d'étaler Machida au premier round. La diversité de ses attaques lui permet en plus de toucher et de destabiliser même quelqu'un d'aussi expérimenté. Jones finit tout de même par projeter, et Shogun est à nouveau sur le dos. Même stratégie qu'au premier round de la part de Rua, et mêmes résultats. Le challenger s'offre même une tentative de clef de genou dans les dernières secondes, qui ne passe pas mais lui permet de passer une dernière attaque, un revers au visage.

Entre l'essoufflement de Shogun et la différence de taille, le combat, au début du 3ème round, semble inégal rien qu'à regarder les deux combattants face à face. Rua profite à nouveau de dominer un échange pieds-poings pour saisir le dos puis aller chercher les jambes. Cette fois il parvient à s'emparer... du pied de Jon Jones. Le challenger s'en sort sans problèmes, et repasse rapidement dans la garde de Shogun. Sans même passer en demi-garde, il assène des frappes puissantes, et parvient à prendre de plus en plus d'amplitude, contraignant le champion à une roulade arrière pour s'en sortir. Il se relève, mais dans un état lamentable (un œil presque fermé) et s'adosse à la cage. Il suffit d'un crochet au corps pour le faire tomber à genoux. L'impensable s'est produit : Shogun a abandonné la ceinture qui lui allait si bien.

Jon Jones s'empare de la ceinture sans avoir été mis en difficulté une seule fois dans sa carrière à l'UFC, et dans les conditions les plus spectaculaires : prévenu seulement 6 semaines avant et juste après un combat, extrêmement jeune (23 ans, deux combats plus tôt il affrontait Matyushenko qui n'a quand même rien à voir avec Shogun), et quelques heures après avoir arrêté un voleur de GPS (véridique!). Même dans un film américain au scénario écrit en 2 jours, ça ne serait presque pas crédible. Même si la ceinture est maudite depuis un moment (Shogun est le 4ème à la perdre lors de sa première défense), difficile de voir qui pourra la prendre à Jon Jones. Le prochain challenger, Rashad Evans, est surtout connu pour ses contres et son niveau en lutte, deux atouts qui semblent difficiles à faire valoir contre un tel adversaire. De plus, si la catégorie est bien remplie (Couture, Machida, Shogun, Jackson, Hamill, Griffin, Ortiz, Rogerio Nogueira, …), il y a peu de nouvelles têtes, de combattants dont on n'a pas encore vu les limites (un peu comme Ryan Bader... jusqu'à il y a 6 semaines), si ce n'est Phil Davis, qui aura d'ailleurs un gros test ce samedi contre Rogerio Nogueira, mais il paraît encore loin du combat pour le titre. Tout ressemble donc au début d'une carrière tellement pleine de promesses que c'en est caricatural.

Malgré tout, comme dans la plupart des sports, tout peut arriver : Machida semblait tout aussi invincible quand il a retiré la même ceinture de la taille de Rashad Evans, et ont suivi une victoire discutable sur le fil, puis deux défaites. Et, si le même type de sort attend Jon Jones, on se souviendra plus facilement de son orgueil (pour l'instant justifié) que de son incroyable parcours.

vendredi 18 mars 2011

UFC 128 : clash des champions aériens




Pour cet UFC 128, un main event qui va probablement rester longtemps dans les mémoires fait de l'ombre aux autres combats.

Jon Jones contre Mauricio «Shogun» Rua

Il est jeune, il sort presque de nulle part, il est explosif, complet, il écrase presque tous ses adversaires avec des techniques peu orthodoxes... oui, il s'agit bien de Jon Jones, mais on pouvait dire mot à mot la même chose de Shogun il y a quelques années, en particulier le soir où, après avoir battu facilement Alistair Overeem, il s'est promené contre Ricardo Arona, remportant le dernier tournoi middleweight du Pride avant la disparition de l'organisation. Est-ce que j'ai été le seul, quant il a signé à l'UFC, à penser avec certitude que la ceinture allait lui revenir, et à avoir la sensation de prendre une enclume sur la tête quand Forest Griffin l'a fait taper (sa blessure au genou, qui lui a ensuite valu une très longue absence et un retour vraiment pas transcendant contre Mark Coleman, n'a été révélée qu'après)?

Le feu d'artifices est presque promis. En pieds-poings, l'allonge et la rapidité de Jon Jones ont fait leurs preuves, mais personne ne remettra en question le niveau d'un ancien de la Chute Boxe, qui plus est le seul à avoir mis KO Lyoto Machida. Jones a projeté d'excellents lutteurs, Shogun est resté sur ses pieds le peu de temps qu'a duré son combat contre Arona, et passait des double-leg à volonté à l'excellent judoka Kazuhiro Nakamura. Jon Jones sait finir très rapidement ses combats une fois au sol, que ce soit sur du ground'n'pound ou sur des soumissions, mais Mauricio Rua est aussi facile à immobiliser qu'une savonnette pendant un tremblement de terre, et sait aller chercher les jambes pour une clef de genou.

Le pronostic est difficile. En défaveur de Jones, son manque d'expérience (très relatif : même s'il a peu de combats, il a vaincu – et facilement! - de grands adversaires) et le fait qu'il ait eu très peu de temps pour se préparer, mais ce point ne semble absolument pas le perturber. Son cardio est un point d'interrogation aussi : il a l'habitude de finir rapidement ses combats, et ne s'est jamais battu sur 5 rounds. Mais il a montré, par exemple contre Stephen Bonnar, qu'il avait la capacité extraordinaire de rester dangereux même quand il n'avait absolument plus de jus.

Difficile de trouver, en dehors du niveau magique de son adversaire (sûrement la seule personne qui peut se permettre de dire en interview qu'il veut être un champion avec le niveau de lutte de GSP et le pied-poings d'Anderson Silva sans qu'on prenne ça comme de l'humour), des points faibles à Shogun pour ce combat. La ceinture qu'il vient d'acquérir est maudite depuis un moment (Griffin, Evans puis Machida -officieusement- ont perdu le titre à leur première défense), mais ni lui ni sa team ne semblent superstitieux. Il risque d'être dans la m... s'il se retrouve sur le dos, alors qu'il n'aura pas en pieds-poings l'avantage qu'il a l'habitude d'avoir contre des lutteurs, mais le problème était le même contre Quinton Jackson au Pride, et ça s'était pourtant très mal passé pour Rampage.

Si Shogun remporte le combat avant la limite, il aura mis fin deux fois de suite à une légende d'invincibilité. Si Jon Jones devient déjà champion, malgré un temps de préparation ridicule et un très jeune âge, ça ressemblera au début d'une carrière comparable à celle de Fedor (fausse défaite comprise). Et le plus beau, c'est qu'il y a très peu de chance que les juges de l'UFC, apparemment gros consommateurs d'hallucinogènes, aient l'occasion de faire des conneries.

Eddie Wineland contre Urijah Faber

Ne connaissant absolument rien, et c'est très très mal, au WEC, dont les combattants ont migré à l'UFC, je n'ai vraiment rien d'intéressant à dire sur ce combat, sinon qu'il s'annonce spectaculaire et que Wineland devrait à priori tout faire pour rester debout. Le vainqueur affrontera Dominick Cruz pour le titre.

Brendan Schaub contre Mirko «Cro Cop» Filipovic

ça fait un moment que le kickboxer croate n'a plus grand chose à voir avec la terreur qu'il était au Pride, sa grande gueule et son habitude de mettre l'index dans l'oeil de ses adversaires sont à peu près les seules choses qui n'ont pas bougé. Face à ce combattant sur la pente descendante, Brendan Schaub qui au contraire a un début de carrière très encourageant. Battu une seule fois, largement mais ce n'est pas le seul, par Roy Nelson, Schaub vient d'ajouter le très grand Gabriel Gonzaga (auteur d'une des pires défaites subies par Filipovic) à ses victimes. Si l'Américain a reconnu avoir grandi en étant fan de Cro Cop, espérons très fort qu'il ne fera pas l'erreur de Pat Barry, qui avait vite transformé un combat bien démarré en épisode de «Fan de».

Nate Marquardt contre Dan Miller

Une pensée pour commencer pour Yoshihiro Akiyama, qui a du renoncer à sa participation à l'UFC suite au séisme qui a frappé son pays. Quoi qu'on puisse penser de l'écart entre sa carrière à l'UFC (2 défaites et une décision partagée) et ses ambitions (représenter l'Asie dans l'univers du free-fight comme Manny Pacquiao le fait pour la boxe), c'est bien entendu le genre de chose qu'on ne souhaite à personne.

Marquardt affrontera donc Dan Miller, qui a accepté au pied levé de remplacer Akiyama. Le combat pour le titre, qui semblait aller de soi pour Marquardt il n'y a pas si longtemps, retardé par la défaite surprise (mais totale) contre Chael Sonnen, paraît hors d'atteinte depuis qu'il a à nouveau perdu contre Yushin Okami. Si, contre un adversaire qui n'a encore rien accompli d'extraordinaire et qui a été prévenu une semaine avant, il ne l'emporte pas en dominant chaque seconde du combat, il aura probablement fait une chute d'une rapidité historique dans le classement officieux de l'UFC. Miller, au contraire, n'a rien à perdre, et passera vraiment une excellente soirée s'il crée la surprise ET que son frère Jim inflige en plus sa première défaite à Kamal Shalorus.



mardi 15 mars 2011

UFC on Versus 3 et (dernier?) Strikeforce

On commence avec quelques combats de l'UFC on Versus 3.

Cyrille Diabaté contre Steve Cantwell

Avec une victoire et une défaite, Cyrille Diabaté doit impérativement gagner s'il veut être sûr de continuer sa carrière à l'UFC. Le kickboxer français reste à distance prudente, envoie avec un timing parfait ses poings et ses tibias et touche très souvent, même si ses bras le long du corps même très tôt dans le combat laissent inquiet sur son cardio. Cantwell, malgré sa ceinture noire de JJB, ne fait rien de son amenée au sol au 1er round, et Diabaté semble à un cheveu d'obtenir le KO sur un uppercut, 20 secondes avant le gong. Le même scénario continue au 2ème round : Cantwell semble servir de sac de frappe pour une démonstration de boxe thaï (on se demande parfois comment il fait pour ne pas tomber KO), Diabaté pousse même la provocation jusqu'à l'amener au sol, mais sa domination écrasante est tempérée par une fatigue qui s'accumule. 3Ème round sans aucune amenée au sol, Cantwell tente quelques high kicks qui sont loin d'avoir la moindre chance de passer, la décision unanime qui suit est très largement méritée pour Diabaté, qui espérons le sera bientôt réinvité à envoyer ses tibias sur d'autres côtes.

Chris Weidman contre Alessio Sakara

Weidman a accepté 2 semaines avant d'affronter, pour son premier combat à l'UFC, Sakara qui, personne ne le niera, frappe fort. Une solution pour se débarrasser rapidement du problème : se servir de son niveau en lutte (victoires dans cette discipline sur... Phil Davis et Ryan Bader!). L'Italien parvient pourtant à rester sur ses pieds, et si la plupart de ses crochets sont bloqués, le low kick qui suit ne l'est jamais et claque bien. Malgré le peu d'attaques que Weidman passe (ses jabs sont lents et téléphonés, le reste timide), Sakara finit le 1er round avec une énorme coupure à l'arcade. Le ton change dès les 1ères secondes du 2ème round, quand Weidman passe un single-leg. La coupure de Sakara est énormément aggravée, et cette fois-ci on sait pourquoi. L'arbitre, on ne s'en étonne plus vraiment, attendra une accalmie dans le round (quand l'Italien aura réussi à se relever, plus de 2 minutes plus tard!) pour arrêter le combat le temps d'essuyer. Sakara exprimera son mécontentement... en s'essuyant sur la chemise de l'arbitre, qui le prend plutôt bien. La dernière minute se passe debout en boxe et Weidman, bien que plus convaincant et sûr de lui qu'au round précédent, encaisse beaucoup de crochets au corps. Sakara passera le 3ème round à limiter, sous le dos, les dégâts du ground'n'pound de Weidman. L'Américain remporte une décision unanime qui, si l'écart n'était pas si large, est méritée. Débuts à l'UFC encourageants pour ce combattant encore invaincu.

Mark Munoz contre CB Dollaway

Après avoir subi un takedown et s'être relevé rapidement, Munoz passe un direct qui n'est pas sans rappeler ceux de Dan Henderson, en contre, au menton de CB Dollaway. Son regard dans le vide et le fait qu'il ne tienne plus debout sont de bons indices pour l'arbitre qu'il est temps d'arrêter le combat. Dollaway n'est pas d'accord. Pourtant, il ne bloquait pas les coups que Munoz lui a envoyés dans la foulée, et quand on connaît la puissance du ground'n'pound de Munoz, il faut se voiler la face pour penser que la cervelle ne lui aurait pas coulé par le nez si personne n'avait arrêté les frais. Le tout aura duré 54 secondes, le Philippin rappelle qu'il a sa place plus haut que ça dans la hiérarchie des poids moyens.

Diego Sanchez contre Martin Kampmann

Après s'être fait arnaquer par les juges après sa domination très inattendue sur Jake Shields (particulièrement écoeurant quand on constate que Shields, grâce à cette «victoire», sera le prochain à affronter Georges Saint Pierre pour le titre), Kampmann continue est face à Diego Sanchez, autre adversaire de haut calibre. Kampmann, prudent, touche avec des directs (dont un contre qui mettra Sanchez... sur les fesses, comme son nom l'indique) et des coups de genou, et bloque au premier round toutes les amenées au sol de son adversaire. «The Dream» (nouveau surnom, avant c'était «The Nightmare», si quelqu'un comprend l'intérêt du changement qu'il n'hésite pas à faire signe) envoie et passe parfois des crochets, sans faire d'énormes dégâts. Au 2ème round, Sanchez touche plus (en particulier pendant un échange de crochets, mais Kampmann s'en dégage facilement dès que son adversaire prend l'avantage), mais, malgré de très nombreuses tentatives, ne passe pas une seule amenée au sol. Rien de bien nouveau au 3ème round, si ce n'est que Sanchez passe enfin une amenée au sol, mais Kampmann se relève immédiatement. Les juges, originaux, donnent unanimement la victoire à Sanchez. Pourtant, comme le fait remarquer Kampmann, il suffit de regarder leurs 2 visages pour voir qui a le plus ramassé. Si lui même est assez enflé, on dirait que Diego Sanchez s'est mis du miel sur le visage avant de mettre la tête dans un nid d'abeilles. Et c'est sans compter les amenées au sol bloquées en continu. L'ancien champion du Danemark de kickboxing a de quoi être dégouté par les juges de l'UFC, qui esquintent sérieusement sa carrière pour la deuxième fois consécutive.

Passons maintenant au Strikeforce, qui sera peut-être le dernier, mais si c'est le cas, ça aura eu le mérite de finir en beauté, avec en particulier 2 titres en jeu.

Jorge Masvidal contre Billy Evangelista

Masvidal inflige sur une décision logique sa première défaite à Billy Evangelista qui a dû se sentir bien seul, dominé d'un cran dans tous les domaines (boxe, lutte, clinch, sol, …).

Melvin Manhoef contre Tim Kennedy

Après avoir échoué dans sa tentative de prendre la ceinture de Jacare, l'un des meilleurs grapplers au monde, Kennedy affronte Manhoef et ses crochets aussi explosifs que surpuissants, qui ont fait des victimes même au K-1. L'ancien béret vert devra se servir de son expérience pour éviter les tirs de mortier! Manhoef, moins performant au sol que debout (pour utiliser un euphémisme), a très vite l'occasion de montrer qu'il a bien bossé la lutte. Kennedy étant très prudent au niveau des distances, son adversaire doit se contenter d'envoyer des low kicks. Il en passe deux, qui font déjà mal. Sur le deuxième, Kennedy fonce une nouvelle fois sur ses genoux pendant qu'il repose la jambe et, en s'y prenant à plusieurs temps, envoie enfin Manhoef, le dos bloqué par la cage, au sol, atterrissant dans une garde latérale qui n'arrange pas le kickboxer! Il passe très vite à cheval, Manhoef donne son dos pour se sortir, mauvaise idée : immobilisé instantanément par Kennedy qui n'a plus qu'à passer son avant-bras sous sa gorge, il tape peu après sur un étranglement.

Marlos Coenen contre Liz Carmouche

Après avoir pris la ceinture de Sarah Kauffman, Coenen défend pour la première fois son titre contre la prometteuse Liz Carmouche, son adversaire initale ne pouvant pas combattre. Sans vouloir manquer de respect à l'Américain, on a tout de même un peu de mal à y croire quand Coenen dit en interview que c'est un « challenge » d'affronter quelqu'un qui n'a que six combats (même s'ils ont tous été remportés) au palmarès et qu'on a prevenu seulement deux semaines avant qu'elle allait combattre... en 5 rounds et contre la championne. Et pourtant...

Au premier round, le combat se déroule uniquement debout. Sans surprises, Marlos Coenen (qui s'entraîne à la Golden Glory... comme entre autres un certain Semmy Schilt, et un certain nombre de combattants du K-1) domine les échanges, profitant de son allonge pour bloquer les coups de poings de Carmouche, et écraser à répétition ses tibias sur sa cuisse, même si elle prend aussi quelques low-kicks au passage. Carmouche ne se démonte pas et entame le 2ème round encore plus agressive, ce qui lui vaudra un douloureux direct en contre dans les premières secondes (oui, les premières secondes ça veut dire quelque chose et non, ce n'est pas un jeu de mots). En clinch contre la cage, Coenen profite que son adversaire aille chercher les jambes pour tenter une guillotine, et se laisse basculer en arrière pour finir l'étranglement. Carmouche se dégage facilement... et là, c'est le drame. Après quelques coups pas très convaincants depuis la garde, l'Américaine se relève pour prendre de l'amplitude et passe un premier direct puissant. Coenen la reprend dans sa garde et tente de lui faire la même chose qu'à Sarah Kauffman (juji inversé), sans succès. Carmouche se relève encore, mais au lieu de frapper passe (facilement) en garde latérale. Quelques violents coups de genou au biceps et à l'épaule, puis une clef de talon esquivée plus tard, Carmouche cartonne son adversaire depuis la position à cheval. Il reste une minute entière dans le round. Coenen ne semble connaître qu'une seule sortie (passer les jambes devant les épaules de l'adversaire pour le faire basculer en arrière), pas de bol elle ne marche pas. La Hollandaise retourne dans son coin esquintée, et surtout probablement en retard au niveau des poings, pas bon pour l'honneur quand on défend son titre contre quelqu'un qui a été prévenu au dernier moment (au fait, est-ce que Shogun a regardé ce combat^^?). La 3ème reprise se déroule en clinch presque dès le début, et Carmouche, cette fois-ci de façon orthodoxe (balayage), amène le combat au sol à la moitié du round. Il ne lui faut que 10 secondes pour passer de la garde latérale à la position à cheval. Coenen bloque et amortit comme elle peut, pas suffisamment pour pouvoir espérer que le score donné par les juges ne soit pas catastrophique pour elle, ou pour s'épargner une très mauvaise nuit avec une migraine conséquente, mais suffisamment, et c'est loin d'être négligeable, pour ne risquer le TKO à aucun moment, ce qui doit prodigieusement frustrer et énerver Carmouche. Au début du 4ème round, Coenen est donc dos au mur, pas au sens propre comme pendant une bonne partie des différents clinchs, mais au sens figuré, contrainte à renverser le cours du combat pour qu'il lui reste le moindre espoir de gagner sur décision, si le combat devait durer les 10 minutes réglementaires restantes. Le combat ne va au sol qu'au bout de 15 secondes, mais c'est la Hollandaise cette fois-ci qui est se retrouve au dessus après avoir contré un balayage. Elle frappe un peu et se relève. Carmouche en profite pour passer un single-leg, et dès l'atterrissage Coenen semble armer une clef de bras, malgré la domination subie au sol jusqu'ici. C'est en fait un triangle qu'elle verrouille, dans un incroyable remake de Silva/Sonnen. Carmouche passe un violent crochet (dernière tentative de s'en sortir ou volonté de faire payer sa défaire à Coenen?), puis tape. Après un incroyable combat, un incroyable retournement de situation. L'ironie veut qu'il soit survenu au 4ème round, comme si Coenen avait voulu montrer la différence entre champion et challenger (les combats sans titre en jeu ne se déroulent qu'en 3 rounds). On peut aussi s'étonner et s'émouvoir de voir que Carmouche semble, dans l'interview qui suit, bien prendre sa défaite. Elle disait avant le combat n'avoir rien à perdre (enfin, c'est aussi ce que disaient Goodridge avant d'affronter Fedor et Goes avant d'affronter Coleman, et on a bien vu que... en fait si) et on la croyait sans peine, et elle a montré à la grande surprise de tous (surtout de Marlos Coenen O:) ) que c'était faux. Une grande leçon de sportivité, dans plusieurs sens du terme, donnés par Liz Carmouche, qui a sûrement un très grand avenir dans le sport. On attend aussi avec impatience de revoir Marlos Coenen, qui a montré qu'elle savait gagner (ça on le savait déjà!) mais surtout revenir de loin.

Dan Henderson VS Rafael Cavalcante

Après avoir remporté une demi-finale contre Babalu, Hendo affronte logiquement le champion, Rafael Cavalcante, qui défend, avec dans son coin Pedro Rizzo et Anderson Silva, son titre tout neuf, remporté en infligeant sa première défaite à Mohammed Lawal. Dan Henderson combat avec sa garde légendaire (celle qui fait bien comprendre que n'importe lequel de ses poings peut partir vite, et mettre KO), ce qui n'empêche pas «Feijao» d'entamer les hostilités avec un puissant low kick jambe arrière. Après un deuxième low kick passé, et un direct digne des directs habituels d'Hendo esquivés, il se paye même le luxe d'un knock down (sur un crochet) sur le challenger. Ancien lutteur olympique, celui-ci se relève vite et passe une amenée au sol. Absolument pas intimisé, Cavalcante arme quelques clefs, sans pouvoir aller très loin. Le combat repart debout, le round se terminera en clinch. Hendo semble décidé à passer aux choses sérieuses au deuxième round, et avance en envoyant crochets et low kicks. Feijao tempère avec un clinch. Après différentes tentatives de part et d'autres, Henderson atterrit en demi-garde en contrant une amenée au sol. Cavalcante passe un magnifique renversement avant de prendre trop de coups, et frappe mollement jusqu'à ce que les sifflement du public poussent l'arbitre à relever les deux combattants. Après quelques échanges en boxe, Hendo passe une nouvelle amenée au sol, et le round se termine. Au début du 3ème round, le fameux direct de Dan Henderson percute Feijao pile sur le menton. Il tombe sur le ventre, Hendo verrouille la position et l'achève. Lui qui avait gagné la ceinture si convoitée de Wanderleï Silva lors du dernier Pride, remporte son premier titre depuis... juste avant le rachat du Strikeforce.

dimanche 13 mars 2011

Grosse news sortie de nulle part : ZUFFA (UFC) rachète le Strikeforce


Comme il y a quelques années avec le Pride, Zuffa rachète son principal concurrent, cette fois-ci le Strikeforce. Ce séisme (qui a l'avantage d'être métaphorique, contrairement à la tragédie qui frappe en ce moment le Japon) sur la planète free-fight renforce le monopole de l'entreprise des frères Fertitta. Quelques suppositions sur ce qui pourrait se passer.

Comme le Pride?

On se souvient de la perfidie de Zuffa lors du rachat du Pride. Après avoir "repoussé" le prochain event prévu ("On a été pris par le temps, et on veut être sûrs d'organiser quelque chose qui est à la hauteur"), puis le suivant, en amassant peu à peu les pubs pour l'UFC et le WEC sur le site officiel du Pride, la conséquence du rachat avait été implicite mais tout aussi implacable : fini le Pride, les matchs Pride VS UFC vendus aux fans seraient finalement des matchs UFC VS UFC, les combattants de l'organisation japonaise étant bien obligés de signer quelque part. Le Strikeforce de la semaine dernière (résumé ici bientôt, normalement) a donc de fortes chances d'être le dernier Strikeforce. Espérons quand même que sera maintenu, sous une forme ou une autre, l'alléchant tournoi poids-lourds qui avait, il faut le dire, très bien débuté.

Unification des titres?

Comme avec le Pride, il y a de bonnes raisons de penser (sauf si les Strikeforce sont finalement maintenus, ce qui ferait un peu doublon au niveau des titres justement) que les titres Strikeforce ne serviront qu'à faire joli sur le palmarès, et que les combats pour un titre UFC devront être (re)mérités puis remportés.

Fedor?

A moins d'être juriste et d'avoir jeté un coup d'oeil sur le contrat de la machine de guerre russe, difficile de savoir ce qui va se passer. En théorie, rachat oblige, Fedor est maintenant sous contrat avec Zuffa. Sauf que s'il n'avait pas combattu à l'UFC, c'est parce que ses promoteurs posaient des conditions très contraignantes, que Zuffa avait justement refusées. Est-ce que racheter le Strikeforce implique de les accepter? Est-ce que, maintenant que Fedor n'est plus vraiment Fedor (il a PERDU! 2 fois!!!), ses promoteurs seront moins exigeants? Une seule chose est à peu près sûre : le suspense devrait durer aussi longtemps que possible. Espérons qu'on aura enfin l'occasion de voir le Fedor/Couture attendu depuis si longtemps.

C'est comme si au lieu d'UFC et Strikeforce il y avait un double UFC?

Une spécificité du Strikeforce, c'était les contrats avec le Dream, et l'UFC ne semble pas supporter de ne pas avoir l'exclusivité (ses combattants n'ont même pas le droit de participer au tournoi de grappling ADCC, malgré la pub que ça pourrait faire). Plusieurs habitués du Strikeforce ont probablement déjà un contrat avec le DREAM et devraient continuer leur carrière du côté du Japon. Ce souci d'exclusivité risque de leur faire perdre des combattants majeurs : le champion Alistair Overeem, aussi champion en titre du K-1 (même organisation que le DREAM), acceptera-t-il de mettre fin à son excellente carrière en kickboxing? Fabrizio Werdum acceptera-t-il sans broncher de ne plus combattre en grappling ni en JJB (peut-être : il a déjà été sous contrat avec l'UFC)?

ça va être galère pour faire le prochain jeu EA Sports MMA, non?

Il y a des chances, oui... Vu comme Dana White avait l'air remonté quand EA Sports, qui l'avait précédemment remballé ("le free-fight n'est pas un sport"), avait évoqué son projet vidéoludique, on peut douter qu'il acceptera de collaborer avec eux, et il risque de ne plus leur rester trop de combattants... Mais on sait aussi que le président de l'UFC, qui sait super bien faire semblant d'avoir des principes inébranlables, fait ce qu'il veut quand il veut, même s'il paraissait très convainquant la veille quand il disait que jamais il ne changerait d'avis. Le principal obstacle, qui sera quand même de taille, pour intégrer des combattants de l'UFC dans le jeu voire acheter la licence, c'est le bon travail qu'a fait THQ pour l'instant, souhaitons-leur d'avoir l'occasion de continuer.

Et le free-fight féminin?

Ouch... L'UFC n'a à ma connaissance jamais fait mine d'être intéressé, il y a peu de chances que ça ne démarre maintenant. Si malheureusement ça signifie vraiment que Zuffa n'a aucune intention de nous faire continuer à suivre les exploits de Marlos Coenen, Cristiane Santos, Gina Carano, Sarah Kaufman, ... , espérons qu'une autre organisation (Bellator?) saura profiter de l'occasion et reprendre le flambeau, et les ventes de PPV qui devraient suivre.

C'est à peu près tout pour la séance de Madame Irma, espérons que je suis mauvais en voyance, pour l'instant je vois plutôt des mauvaises nouvelles...

samedi 5 mars 2011

UFC 127 : Bisping s'enfonce, Sotiropoulos ralentit

Résumé des meilleurs combats (oui c'est un peu beaucoup subjectif) non pas de l'UFC Fight Night qui a eu lieu jeudi (c'est pour plus tard, avec quelques combats du Strikeforce de ce week-end) mais de l'UFC 127 de samedi dernier, présentation au post précédent (et résultats complets, bien sûr, sur http://www.sherdog.com/events/UFC-127-Penn-vs-Fitch-15202 ).

Mark Hunt VS Chris Tuchscherer

L'inconvénient des crochets et des uppercuts, quand on les prend c'est que ça fait très mal, mais quand on ne sait presque faire que ça c'est que la distance est courte, surtout quand l'adversaire fait 10 centimètres de plus et qu'ayant très bien compris ça il cherche surtout à amener au sol sans passer par le clinch. Malgré cette stratégie, Tuchscherer encaisse beaucoup au premier round, et quand il finit enfin par passer une projection, met Hunt en danger sur une kimura (pas très rassurant... qu'est-ce que ce sera si on le met contre Mir ou Nogueira???) puis passe de bonnes frappes, le gong remet tout le monde debout. L'Américain retournera au sol au 2ème round, mais tout seul, sur un beau KO en 2 temps : un premier crochet le met dans un état lamentable et, à l'engagement suivant, un uppercut termine le combat quand il se baisse pour esquiver/attraper une jambe. Hunt, conscient que le cerveau de son adversaire doit plus où moins ressembler à de la crême fraiche liquide, ne met même pas d'amplitude dans ce coup de grâce, qui sera officiellement le KO de la soirée.

Tiequan Zhang contre Jason Reinhart

Respectivement 13 victoires 1 défaite et 20 victoires 2 défaites pour ces deux adversaires, et pourtant le combat n'était pas sur le pay per view officiel... il faut croire qu'il ne faut pas faire 66 kilos si on veut faire carrière à l'UFC. Par sa brièveté et son explosivité, il trouvera pourtant le chemin du PPV. A la moindre ouverture laissée par Reinhart, les poings du Chinois s'abattent sur lui par séries de 3. Dos à la cage, l'Américain tente un double-leg : pas une si bonne idée qu'il n'y paraît, il succombe presque immédiatement à une guillotine solidement verrouillée. Le tout aura duré 45 secondes.

Chris Camozzi contre Kyle Noke

Deux anciens du show "Ultimate Fighter" s'affrontent pour une place plus sérieuse au "vrai" UFC. Noke est Australien, et a donc le public de son côté. Les échanges debout sont explosifs, mais le combat tourne au sens unique quand l'Australien amène son adversaire au sol, atterrissant à cheval sur lui. Camozzi essaye de s'en sortir et donne son dos alors que Noke, qui était passé en garde latérale, le verrouille presque instantanément et l'étrangle tout aussi vite, une "Submission of the night" méritée malgré la prestation de Tiequan Zhang.

Chris Lytle contre Brian Ebersole

Ebersole débute à l'UFC, et est opposé à Chris Lytle, plus de 50 combats au compteur, et un des rares combattants capable de finir le combat en un éclair debout comme au sol : on peut dire que l'organisation a su lui souhaiter la bienvenue! Il se montre à la hauteur de cet honneur en démarrant sur un magnifique (mais complètement inefficace) coup de pied de capoeira. Jusqu'à la fin du combat, il ne ratera aucune occasion de faire le clown. Après avoir passé 3 bonnes minutes à résister à une tentative très acharnée de guillotine de Lytle, puis à se sortir d'une clef de genou, il passe les 20 dernières secondes du premier round à envoyer des coups d'épaule : ceux-ci seront très efficaces. Le deuxième round sera très nettement dominé par Ebersole : très prudent sur les crochets (réputés!) de Lytle, ses attaques (très) variées lui permettent de dominer les échanges pieds-poings, les low-kicks et middle-kicks en particulier claquent bien. Un coup de genou au menton terrible, sans saisie, fait tomber Lytle, et le round se termine sur une démonstration de projections et de ground'n'pound qui ne peut laisser aucun doute même aux juges de l'UFC. Le dernier round est plutôt serré, mais Ebersole frappe plus au sol et en corps à corps. Il emporte la décision, lui et Lytle la récompense du "Fight of the Night". Vivement le prochain combat d'Ebersole, Lytle était un adversaire très sérieux!

Dennis Siver contre George Sotiropoulos

Le pronostic, d'après moi, le plus facile à faire de la soirée. Pas très compliqué d'affronter un kickboxer, même ancien champion d'Allemagne : même si on ne domine pas debout, il suffit d'aller au sol. Détail ennuyeux : Siver s'est révélé complètement impossible à amener au sol. Ses jambes, envoyées très souvent et très fort, empêchaient aussi Sotiropoulos de bien choisir sa distance pour boxer. Un combat qui était tout de même serré, mais quelques impacts un peu puissants sur des échanges de poings font que Siver mérite sa victoire sans aucun doute possible. Un petit regret pour l'excellente lancée de l'Australien, qui s'arrête, en plus, devant son public. ça lui laisse encore pas mal de temps pour s'entraîner à combattre en 5 rounds.

Michael Bisping contre Jorge Rivera

Rien d'extraordinaire à retenir de ce combat : comme on pouvait le prévoir, Bisping, plus à l'aise, finit par toucher fort debout au 2ème round, et, ne laissant pas passer l'occasion, achève son adversaire. On peut quand même objecter que l'attaque la plus puissante qu'il ait passée est un coup de genou au visage interdit (Rivera avait encore les genoux au sol), qui a forcément joué sur la performance de l'Américain même si du temps lui a été laissé pour récupérer. On peut aussi trouver incorrect le comportement de Bisping qui après le combat a craché sur un homme de coin de Rivera, ou encore lui a fait un bras d'honneur (après le coup de genou au visage). Bisping s'est excusé après le combat, disant qu'il était trop sensible (?) et qu'il avait très mal pris le trash-talk d'avant combat (en partie des vidéos... désobligeantes sur YouTube). Mais il a aussi dit que le coup de genou était involontaire (alors pourquoi est-ce qu'il était en train d'en armer un autre quand l'arbitre est intervenu?), ou qu'il n'avait craché sur personne (le mollard a du se retrouver sur son visage par magie). Il arrive souvent que des combattants soient très incorrects avant un combat (un record a du être battu récemment avec Chael Sonnen contre Anderson Silva) sans que ça ne donne lieu à un comportement encore pire. S'il est si sensible, on peu lui suggéré une injection de camomille, une thérapie comportementale... ou de changer de métier. Et si on peut légitimement estimer que toute attitude insultante n'a rien à voir avec le sport, Bisping n'est pas le mieux placé pour parler, son comportement a souvent été loin d'être exemplaire.
L'honneur de l'Angleterre pour cette soirée a heureusement été rattrapé par Ross Pearson, vainqueur sur décision d'une violente guerre de 3 rounds contre Spencer Fischer.

BJ Penn contre Jon Fitch

Sans surprises, on assiste pas à un combat de taekwondo! La plupart du premier round se déroule contre la cage, mais on aura tout de même eu la surprise de voir Fitch se faire prendre le dos, et même pendant de longues secondes pensé qu'il allait se faire étrangler! Fin du suspense quand il se retourne, Penn encaissera quelques poings et coudes avant de se relever. Le deuxième round ressemble énormément au premier, mais les coups échangés debout contre la cage sont plus puissants, et quand Fitch se retourne (encore) après s'être fait prendre le dos (encore), il frappe plus fort, et garde plus longtemps la position. Le troisième round, en revanche, sera largement dominé par Jon Fitch. Mis sur le dos dès les 1ères secondes, BJ Penn encaisse un violent ground'n'pound et ne trouve aucune solution. Les juges estimeront tout de même qu'il y a match nul, Penn est conscient qu'il s'en sort bien. On peut surtout regretter que le combat n'ait pas eu lieu en 5 rounds, ce qui se serait probablement passé s'il n'y avait pas dans cette catégorie de poids un certain Georges Saint-Pierre... Qu'à cela ne tienne, l'UFC adore les revanches en ce moment, ce sera donc sûrement, en fin de compte, un combat en 6 rounds (avec quelques mois de pause entre le 3ème et le 4ème round).