mardi 29 décembre 2009

Combattant de l’année : Jon Jones


Aussi spectaculaire qu’efficace autant en pieds-poings (coups de pied et de coude retournés, garde pas orthodoxe, …) que dans les projections, Jon Jones monte invaincu dans l’octogone de l’UFC, le 5 décembre, pour son 10ème combat et son plus gros challenge à ce jour, le lutteur Matt Hamill, que seuls Michael Bisping(sur décision partagée!) et Rich Franklin ont pu accrocher à leur palmarès. Après avoir dominé les échanges en pieds-poings, Jones plaque Hamill au sol sur un balayage dès le premier accrochage comme si c’était facile, passe immédiatement à cheval et abat coudes et poings sur le visage de Matt Hamill qui plie mais ne rompt pas, un courage qui force l’admiration mais qui n’est pas le meilleur choix pour préserver sa santé et sa carrière, la situation justifie largement un arrêt de l’arbitre (les règles imposent aux combattants de « se protéger intelligemment ») voire du coin de Hamill. Jon Jones, fair-play, ralentit et en fait part à l’arbitre, que la situation ne semble pas préoccuper. Parmi la pluie de coups qui s’abat sur le visage de Hamill, deux coups de coude envoyés verticalement touchent… ceci est apparemment interdit (alors que l’UFC est parfois très souple quand les coudes touchent le crâne, ce qui est bien plus grave mais bon…), l’arbitre stoppe cette fois-ci l’affrontement de toute urgence, demande à Hamill s’il peut continuer, et devant l’absence de réponse immédiate… prend la décision aberrante de disqualifier Jon Jones.
1° Etant donné la situation, il est évident que ces coups interdits étaient involontaires
2° Matt Hamill est sourd-muet et avait du sang dans les yeux, il ne pouvait donc pas savoir que l’arbitre lui demandait quoi que ce soit
3° Hamill avait l’épaule démise et sa tête faisait office de sac de frappe depuis une à deux minutes, il ne faisait pourtant aucun doute pour l’arbitre que ces deux coups de coudes interdits étaient responsables de l’impossibilité du combattant de continuer
4° Ce n’est normalement pas au combattant mais aux médecins, et après un temps de récupération, de décider de la possibilité ou non de continuer après un coup interdit
L’arbitre Steve Mazagatti avait donc pris, sous les huées justifiées du public, une décision absurde et allant à l’encontre du règlement de l’UFC. Jones évite pourtant de se plaindre dans l’interview d’après combat, déclarant que l’important dans la vie c’est d’avoir la santé (ce qui ne l’a pas empêché de faire appel par la suite, on peut être fair-play sans être masochiste). De ses trois combats en 2009, Jones aura donc accroché Stephen Bonnar à son palmarès (son 2ème combat à l‘UFC), passé une guillotine au lutteur très décoré (139 victoires et 22 défaites en lutte) Jake O’Brien, et été le premier à dominer si largement Matt Hamill (malgré le résultat officiel), démontrant qu’il était complet, spectaculaire, efficace… et extrêmement fair-play.

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